Le secret d'Élyse
Datte: 14/09/2019,
Catégories:
fh,
ff,
cérébral,
revede,
nostalgie,
portrait,
couple,
extraconj,
... rasage à des images déjà vécues. Mais lui le faisait par jeu, et elle c’était bien par nécessité qu’elle s’y était attelée. Alors, devant son miroir, la touffe avait repris un aspect bien plus décent. Élyse ensuite prit un soin tout particulier à nettoyer le lavabo devant lequel elle venait de se refaire une beauté. Dès qu’elle en eut terminé, son dressing la vit débouler. Cette fois pourtant, quelque chose de différent, un revirement à trois cent soixante degrés semblait s’opérer chez elle. Elle farfouilla un long moment dans une pile de culottes pour dénicher celle qui serait portée ce matin. Quand elle l’eut enfin en main, il lui restait encore à retrouver le soutien-gorge qui s’y mariait. Le côté-penderie connut lui aussi, la frénésie passagère de la femme à la recherche de la jupe qui camouflerait ses fesses. Puis vint le tour d’un chemisier qui masquerait les fameux bourrelets entraperçus dans le miroir. Dès que tout fut réuni dans un ensemble cohérent sur son corps, la brune revint à la salle de bain. Une fois de plus l’image renvoyée lui faisait faire une sorte de grimace. — Bon ! Eh bien ma pauvre fille ! S’il te voyait… il se moquerait de toi. D’un geste plutôt rageur, elle fit blouser le chemisier trop tendu sur son ventre. Un régime s’imposait ! Les mains après cela s’attaquèrent à un ravalement de façade de circonstance. Un savant maquillage et soudain son visage devenait plus lumineux. Elle ne le jugea que moins terne. Dans la foulée, elle fit le tour de la ...
... maison. Toutes les fenêtres ouvertes laissaient revenir un soleil dont elle se cachait depuis trop de temps. Au garage, sa petite voiture eut quelques soubresauts avant de démarrer. Il était temps de revivre. À l’extérieur les oiseaux voletaient, les gens allaient et venaient et Élyse comprenait qu’il lui fallait reprendre part à cette vie qu’elle avait trop mise entre parenthèses. C’était donc une femme nouvelle qui ce matin, prenait la direction du centre du village. Trois roses du jardin furent à nouveau la cible de son sécateur. Celles-ci étaient destinées à son Loïc, là-bas au grand dortoir. Elle irait lui rendre visite… lui dire que son deuil était en voie d’être terminé ! — xxxXXxxx — Jeanne et Marc travaillaient d’arrache-pied depuis plus de vingt ans pour garder ouvert ce restaurant de montagne. Idéalement placé sur une route touristique, aux pieds des pistes de ski, le couple recevait l’été la clientèle de passage et l’hiver les vacanciers se livrant aux joies de la neige. Le lundi, c’était jour de relâche. Encore que, s’il n’ouvrait pas le restaurant, le couple avait mille tâches à accomplir. Seul coup de canif à leurs habitudes, une grasse matinée bien méritée. Et ma foi, l’humeur égrillarde de Marc plaisait bien à son épouse. Il avait consacré un peu de son temps à des papouilles qui finalement dérivaient sur une partie de jambes en l’air dont elle n’avait rien refusé. La chambre à coucher en gardait jusqu’aux odeurs. Alors, vers les neuf heures du matin, Jeanne ...