1. Le secret d'Élyse


    Datte: 14/09/2019, Catégories: fh, ff, cérébral, revede, nostalgie, portrait, couple, extraconj,

    ... patienter encore. Mais le générique de fin défilait à peine que les deux femmes debout avançaient dans l’allée principale pour regagner la sortie que Jeanne invitait son amie à prendre un pot. — On va boire un café avant de nous quitter ? Tu vas avoir le temps de me raconter…— Ça t’intéresse drôlement, on dirait !— Ben oui ! Tu m’as piquée au vif et je veux savoir, ce qui peut bien être si secret…— Pas certaine que tu apprécies vraiment.— Je m’en fiche ! Je dois te dire que ce soir je suis un peu à la rue. Marc et moi nous nous sommes pris un peu la tête et j’ai fait ma valise…— Quoi ? Tu as quitté ton mari ? Mais… pourquoi ? Lui t’est bougrement fidèle, non ? Et puis pour qui ? Pour quoi surtout ! Tu vas passer la nuit où ce soir, après que nous ayons pris un pot toutes les deux ?— Je ne sais pas encore… je verrai bien.— Tu veux venir chez moi ? Je te préviens, c’est bien moins rangé qu’auparavant. J’ai eu une longue période de… spleen, mais tu dois bien le savoir.— Oui ! Après tout, un café chez toi ou dans un bistrot… nous serions peut-être mieux pour que tu me racontes…— Tu y tiens, dis donc. Quelle idée que d’avoir envie de se faire mal ?— Pourquoi devrais-je avoir mal, après tout je ne vois pas vraiment ce que j’ai à voir dans cette affaire ?— Tu ne t’en doutes pas un petit peu ?— Non ! Assurément non ! Le sourire sur les lèvres d’Élyse montrait ses dents blanches bien rangées. C’était plus un rictus qu’une réelle risette de moquerie. Ensuite, les deux femmes avaient ...
    ... regagné leur voiture respective et elles s’étaient rendues chez la veuve. C’était vrai que si rien n’avait changé chez elle, la poussière sur les meubles donnait un air d’abandon à tous ceux-ci. Sur une commode dans le salon, la photo d’un Loïc rieur restait cependant une trace intangible de son passage ici. — Tu veux un café ? Ou quelque chose de plus corsé ?— Comme il te plaira. Comme toi si tu veux.— D’accord, ce sera donc un cognac pour toutes les deux.— Il fait un peu frisquet chez toi… tu ne fais donc pas de feu ?— C’est vrai que la cheminée n’a pas été rallumée depuis longtemps. Mais regarde ! L’insert est prêt. Il te suffit de craquer une allumette, mais avant ouvre le tirage. Tu connais bien l’endroit. Vous veniez souvent Marc et toi avant…— … ! C’est tout de même toi qui t’es un peu coupée du monde.— Je l’admets volontiers… bien ! Tu veux donc savoir ce que Loïc me racontait ou aurait aimé… Les deux verres d’une boisson ambrée tenus par leurs mains minuscules, l’une attendait les mots que l’autre avait du mal de sortir de sa gorge. Élyse se racla une énième fois le gosier avant d’attaquer enfin. — Tu sais, le soir même de l’incident des baisers, je savais que tu lui avais résisté… encore que pour le second, il en ait été moins persuadé. Puis il se sentait penaud. Coupable de cette vie de patachon qu’il me faisait mener. Alors tu vois, il se trouvait là où tu es. Assis comme toi, mais au bout d’un long moment, rempli de remords, il est venu poser sa belle gueule d’ange ...