Le secret d'Élyse
Datte: 14/09/2019,
Catégories:
fh,
ff,
cérébral,
revede,
nostalgie,
portrait,
couple,
extraconj,
... entreprit d’ouvrir en grand la fenêtre, histoire de dissiper ces vapeurs d’amour. Au loin une petite auto bleu nuit montait lentement. Et la restauratrice la vit bifurquer sur le parking de leur établissement. Elle s’apprêtait à crier à la femme qui s’extirpait du véhicule que c’était fermé. Sa bouche se referma aussi vite qu’elle venait de s’ouvrir. Celle qui arrivait avait l’allure de son amie Élyse. Une amie qui depuis des mois s’était isolée dans un monde de souvenirs. Un univers où personne ne pouvait entrer. Alors, qu’en milieu de matinée la femme d’une quarantaine d’années débarqua de la sorte chez eux, ne pouvait que signifier que les ennuis aussi rappliquaient. Marc à la cuisine préparait le petit-déjeuner. Lorsque son épouse le rejoignit, il se trouva surpris de la petite phrase qu’elle lui lança. — Tu peux mettre une tasse de plus ? L’homme releva la tête et scruta le visage de son épouse. — Tu es sûre d’aller bien ? Une tasse de plus ? Nous avons donc un invité surprise ?— Oh ! Pour une surprise, c’en est une. Notre amie Élyse est sortie de sa tour d’ivoire.— Élyse ? Mais comment le sais-tu ? Où est-elle ? C’est plutôt une excellente nouvelle, tu ne trouves pas ?— Oui si elle s’est enfin réveillée, sortie de sa longue léthargie !— Il faut la comprendre un peu aussi… Loïc était tout pour elle.— Loïc… Oui, Loïc le gentil, Loïc le meilleur des hommes. Enfin, ne me fais pas croire que tu n’étais pas au courant de ses frasques avec les filles de son bureau.— … Ben ...
... non ! Ce n’est pas possible.— Mon Dieu que si ! Il courait après tout ce qui bougeait, pourvu que ça porte string ou jupon.— Tu… comment tu sais cela toi ? Et Élyse ne l’a jamais su ? Bizarre tout de même.— Tu connais le proverbe… les épouses, les compagnes sont toujours les dernières à être au courant.— Ouais ! Tu m’as l’air bien au courant de tous ces ragots.— … ! Jeanne venait de hausser les épaules. Inutile d’envenimer les choses. Elle avait au fond du crâne quelques images de ce gentil Loïc qui un soir de bringue l’avait serrée dans un petit coin. Élyse était à table avec leurs invités, Marc, lui, aux fourneaux comme d’habitude. Et le mari de cette brune qui déboulait chez eux lui avait volé un baiser. L’évocation de cette pelle remontait en elle avec un sentiment coupable. Personne ne saurait jamais… sauf elle désormais. S’il avait insisté un peu, le coco aurait pu aller plus loin. Il émanait de cet homme quelque chose de malsain que les femmes aimaient, adoraient même et Jeanne ne faisait pas exception à la règle. Les lèvres douces qui s’étaient vautrées sur les siennes avaient chamboulé le bon ordre des choses. Mais par respect pour sa copine, la femme de ce sale type qui l’embrassait, elle l’avait repoussé. Il était revenu à la charge quelques instants plus tard. Et cette fois… encore, elle avait craqué. D’un bref mouvement, elle cherchait d’un coup à oublier ces images qui embrumaient son cerveau. La sonnette grelottait sa musique fluette. D’un pas lent, Jeanne alla ...