Médecin dans une prison de femmes (I)
Datte: 17/09/2019,
Catégories:
médical,
noculotte,
journal,
... pubis jusqu’au nombril et à la naissance des cuisses. Tablier de sapeur, c’est ainsi que mes coturniers en médecine à la fac de Montpellier décrivaient les pilosités abondantes. Je peux comprendre que des jours entiers sans voir un homme vous poussent à toutes les extrémités, et qu’elle devait trouver agréable d’être vue par un homme et d’offrir le crépuscule de sa séduction. Mais de ce sexe poilu émanait une odeur d’urine et de sueur insupportable. Je prends dans l’armoire un champ chirurgical et lui donne pour qu’elle s’en couvre les parties génitales. — Madame, la prochaine fois, par respect pour moi, prenez une douche, tenez couvrez-vous avec ça, lui déclarai-je avec ce ton très professionnel qui fait passer le reproche pour un conseil et déclenche l’humble excuse du patient confus. Elle éclate de rire et me déclare: — Ah, Docteur ! Une douche ! Mon rêve, ajoutez le bain de vapeur, une épilation et aller au coiffeur, le pied. On voit que vous savez pas. Demandez à Madame Chef qu’elle nous donne une douche par jour. Ma dernière douche, c’était vendredi il y a trois jours. Pis, le bidet dans la turne… y en a pas. Je restai silencieux un instant — Je comprends, excusez-moi lui, répondis-je sèchement. Je tire mon tabouret et m’installe face à elle. Elle n’a pas utilisé le champ et semble heureuse d’exposer son entrejambe. Je regarde son mollet dont la peau est constellée de veinules bleues noires qui escaladent sa jambe jusqu’au creux du genou comme un lierre sans ...
... feuille. Ses cuisses se répandent sur le matelas comme deux otaries à l’affût, difformes et ondulées. Cette femme souffre de problèmes circulatoires aigus et nécessite des traitements spécialisés chez un collègue, voire une chirurgie légère. Mes yeux tentent d’échapper à cette vulve dont j’aperçois les chairs roses mangées par le poil. Non, je ne rêve pas, ces poils ne sont pas brillants, mais luisants d’une humidité intime. Mon coeur s’accélère, il bat dans mes tempes. La bête, je le sais, elle me ronge. J’ai choisi ce métier par passion, pour aider les autres, pour soigner. J’ai choisi la gynécologie à la demande de mon père, une sommité médicale dont la carrière à l’Institut fut brillante, mais la paternité hasardeuse. Puis il y eut Nice et la clinique du Docteur J. L., mais à quoi bon ressasser cette boue. Je lève enfin les yeux sur son visage, on dit souvent de certains visages qu’ils ont dû être beaux : celui-là ne l’a jamais été, des traits bruts, voire grossiers, une bouche grasse, un cou massif. — Tout va bien Madame je vais vous prescrire des veinotoniques et des neuroleptiques pour vos troubles du sommeil. Vous êtes en parfaite santé.— Merci bien, Docteur, me répond-elle en descendant de la table. Puis regardant autour d’elle, elle se met à marcher, parcourant le cabinet, nue, sans honte de son corps défraîchi, de son triste cul, de ses chairs affaissées. — Vous n’êtes pas bien installé ici, faudrait mettre des rideaux et des fleurs ajoute-t-elle.— J’y veillerai, lui ...