1. La balade


    Datte: 09/09/2017, Catégories: inconnu, sport, forêt, caférestau, volupté, cérébral, nopéné,

    Cette forêt était magnifique, la douceur de l’air magique et je n’arrêtais pas de suer et de peiner dans cette côte qui avait l’air de ne pas vouloir aboutir. Décidément, je n’étais pas faite pour l’endurance, mais heureusement le paysage était superbe et mis à part mes bruits de forge, seul le léger bruissement des feuilles dans la brise tiède était perceptible. Les douloureux élancements dans mes mollets alors que j’appuyais péniblement sur les pédales de mon VTT me rappelaient que l’osmose avec la nature se mérite, et j’en payais à ce moment-là le prix fort ! Évidemment, Alice avait disparu depuis un long moment, et je lui savais gré de me laisser savourer – si on peut dire ! – cet instant sans interférence. Elle était probablement en haut depuis longtemps, en train de savourer une cigarette. Quant à moi, impossible de lâcher le guidon ne serait-ce qu’une seconde pour éponger la sueur qui coulait de mon front sous peine de me retrouver couchée sous mon vélo, c’est donc les yeux brûlants d’eau salée que j’arrivais enfin en vue de la fin de cette séance de torture. — Alors, ça va ? Le pire est que je ne perçus dans sa voix que sa joie d’être là et même pas la moindre pointe d’ironie. — Oui, bien sûr, je suis prête pour le Tour de France, quelle question… C’était ma première sortie VTT – vélo que j’avais d’ailleurs gagné à… un tournoi de badminton – et j’hallucinais rien qu’en regardant ce que je venais tout juste de gravir. Comme quoi, on a parfois des ressources ...
    ... insoupçonnables ! Par contre Alice, elle, était non seulement une championne aux jeux de raquettes, mais en plus pouvait facilement damer le pion à bien des costauds en ce qui concernait l’endurance. Il faut dire que cet endroit était vraiment particulier, tout concordait au bien-être, la beauté non seulement esthétique mais aussi intrinsèque qui faisait que ce lieu donnait l’impression d’être seul au monde. Ajouté à l’absence de nuisances sonores de source humaine, il s’en fallait de peu qu’on ne soit guère surpris de voir surgir un troll ou autre elfe au contour d’un hêtre au ramage fuyant. J’aurais aimé prolonger cet instant, non seulement pour apprécier pleinement la quiétude ambiante mais aussi pour récupérer la moindre évidemment, mais déjà Alice écrasait son mégot de son talon et enfourchait son engin. — On y va ? Yes, of course… Nous étions arrivées la veille au soir dans une auberge isolée, au terme de tours et détours que seules deux blondes peuvent inventer, et nous nous étions écroulées avec soulagement dans nos couettes respectives pour un repos des guerrières bien mérité après une semaine de dur labeur. Nous avions écumé ce matin les bords du lac, longé le golf et bu un café sur une terrasse qui n’avait rien à envier à la Croisette, savourant autant notre complicité qui nous épargnait des flots de mots inutiles que les toutes premières chaleurs annonciatrices de l’été, avant d’attaquer cette petite virée classée pourtant « facile » selon mes informations ! Et bien ...
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