1. La balade


    Datte: 09/09/2017, Catégories: inconnu, sport, forêt, caférestau, volupté, cérébral, nopéné,

    ... heureusement que je n’avais pas choisi la « moyenne »… Après cette balade (de trois heures, quand même), nous avons décidé de nous accorder une petite pause et sommes allées nous désaltérer d’un petit rosé à une magnifique terrasse, à laquelle nous avions accédé par funiculaire. Le Tessin valait vraiment le détour, avec ses bords de lacs alanguis, ses routes sinueuses et ses écrins de nature à vous couper le souffle. Après quelques explorations infructueuses, nous avons décidé de sortir de Lugano qui décidément nous horripilait toutes deux et sommes parties en grandes exploratrices vers des contrées plus accueillantes. N’ayant rien avalé depuis le petit-déjeuner, mon estomac commençait sérieusement à se faire entendre et réclamait sa pitance, vu qu’on approchait quand même à grands pas de la fin d’après-midi. Alice, quant à elle, ne ressentait rien d’autre qu’une petite envie d’apéro. Va pour le rosé aux chips, alors… Sur les conseils mal éclairés de la tenancière du troquet qui était persuadée que tout était complet, nous nous sommes arrêtées dans le premier hôtel venu qui, faute d’être chaleureux, avait au moins le mérite de nous héberger très correctement. Après une douche extrêmement bienvenue, nous sommes parties à pied chercher un grotto ou n’importe quel établissement qui nous fournirait quelque chose de substantiel pour nous rassasier. Le lac se teintait de pourpre quand nous avons passé la commande et nous avons commencé à nous détendre en grignotant les olives que ...
    ... nous avait amenées un charmant serveur typé latin. Grisées toutes deux par les quelques verres ingurgités dans la journée ensoleillée et encore sous le coup de l’effort fourni, nous étions relativement gaies et riions haut et fort. Malgré mon état de légère euphorie, je remarquais du coin de l’œil nos deux voisins qui commençaient sérieusement à lorgner du côté de notre table. J’en fis part à Alice, qui était en train de me raconter sa dernière aventure incroyable avec un gars qui l’avait quasiment agressée à la sortie d’un vernissage, et avec lequel elle avait passé une nuit dont la description commençait sérieusement à m’émoustiller. Elle s’interrompit dans son récit en jetant négligemment un regard aux deux incriminés, puis me regarda à nouveau dans les yeux : — Tu penses ce que je pense ?— À ton avis ? On n’avait généralement pas, mais alors pas du tout les mêmes goûts en ce qui concernait la gente masculine, mais là il aurait fallu être vraiment plus que difficile pour ne pas apprécier l’esthétique de ces deux hommes. L’un avait les cheveux brun châtain coupés courts, la trentaine bien entamée, une apparence musclée et des gestes tout en douceur, ses yeux verts reflétant la lueur de la bougie que les yeux noirs de son vis-à-vis renvoyaient également, sous le désordre de boucles brunes en pétard qui encadraient un visage parfait, aux lèvres sensuelles et au teint mat des gens du sud, et qui paraissait à peine un peu plus jeune que son compagnon. Ces deux hommes dégageaient ...