1. Le manteau


    Datte: 17/10/2019, Catégories: fh, jardin, volupté, Voyeur / Exhib / Nudisme

    Elle marche, la rue défile devant ses yeux, à pas mesurés. Sa silhouette gracile se reflète sur les grandes vitres des magasins de l’avenue piétonne. Un soleil timide réchauffe sa figure ovale, un petit vent frais s’amuse avec le bas de son manteau de fourrure, elle avance parmi les autres piétions qui ignorent… Quelques feuilles bruissent sur les arbres, près des bancs squattés par des jeunes amoureux qui se promettent mille choses ou qui se contentent simplement de se regarder dans les yeux sans rien dire. Elle les regarde, attendrie. La rue piétonne résonne de mille paroles éparses. Le vent joue toujours entre ses jambes nues, elle en frissonne, presque agréablement. Les grandes vitres continuent impassiblement de refléter sa silhouette. Elle reste belle, malgré l’injure du temps qui passe. Ses cheveux cendrés aux mèches un peu folles accrochent le regard de quelques mâles intéressés, mais elle continue sa marche, son nez pointu au vent. Le vent justement se rappelle à elle plus violemment, elle frissonne, plaque ses mains sur son col, resserrant l’encolure autour de son cou. Combien d’amants ont posé leurs lèvres sur la courbe gracile de sa nuque ? Combien ont plongé leurs doigts dans ses cheveux de soie ? Elle ne le sait plus, elle les a tous vidés, pressurisés, exploités, pris ce qu’ils avaient à lui donner, le plaisir, le bonheur, la douleur, la trahison. Ils sont venus, puis ils sont partis, mais elle leur a tout pris entre-temps. Elle en a même brisé certains, ...
    ... fait de la charpie de leurs sentiments, de leurs orgueils. Elle était jeune, belle, conquérante, l’avenir devant elle. Elle a fait un beau mariage, rendu folles de jalousie d’autres femmes. Elle est quelqu’un, une présence, elle est enviée et elle continue de marcher fièrement dans la rue marchande. La fourrure de son col caresse amoureusement son cou, son menton comme la main d’un homme amoureux. Elle sourit. La doublure soyeuse de son manteau caresse ses bras, ses jambes. Ce frôlement lui fait monter un doux picotement du bas de son ventre vers sa nuque. Un homme aux cheveux blancs la regarde venir, il semble avoir à peine cinquante ans, une belle prestance, elle ne le connaît pas. Il s’adosse à un réverbère, sachet en main. Un fin sourire flotte sur ses lèvres. Elle sait, elle sent qu’il la déshabille du regard, qu’il capture du regard le moindre pli, la moindre courbe afin de deviner son anatomie. Ça l’amuse de se sentir ainsi convoitée, le temps n’a toujours pas détruit son pouvoir d’attraction sur les hommes et parfois sur les femmes. Par jeu, elle déhanche un peu plus sa marche, il incline la tête comme pour la remercier. Elle passe devant lui, sous son regard brûlant. Elle sentira encore durant quelques mètres ses yeux avides qui la scrutent, posés impunément sur sa croupe, qu’on devine fugacement sous les ondulations du manteau de fourrure. S’il savait, pense-t-elle ! Peut-être qu’il sait… Ses fesses ont fait fantasmer bien des hommes, certains ont pu les conquérir, ...
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