Addicte (7)
Datte: 09/09/2017,
Catégories:
Lesbienne
... la terrasse désormais pleine. Le serveur satisfait de travailler dans ces conditions nous choya avec un malin plaisir. Contagieuse, la bonne humeur lui garantissait d’excellents pourboires. – J’avais déjà faim, rit-elle, la vodka n’a pas arrangé les choses. Tu as été très bien ce matin. C’est un plaisir de travailler avec toi, je te veux dans ma prochaine expo. Un doute m’assaillit. Ces mots exprimaient peut-être un enthousiasme exagéré en réponse à un trop plein d’alcool. – Comment tu peux le savoir avant d’avoir vu les photos ? – Je ne fais que ça de les regarder, s’esclaffa mon amie en me présentant l’appareil numérique qu’elle manipulait entre chaque bouchée depuis le début du repas. Regarde par toi-même, dis-moi ce que tu en penses. Je m’exécutai, un peu gênée, incertaine de me montrer impartiale. À l’observation dans le viseur de mon image ainsi mise en valeur, incapable de mettre sa sincérité en doute, je préférai attribuer le résultat à son talent. – Tu es une grande professionnelle. – Détrompe-toi, chère Axelle, se défendit Talya avec un sérieux retrouvé, je me contente de figer les images. Tu es faite pour attirer les regards. L’objectif d’un appareil photo ou d’une caméra est l’œil par lequel voient les foules, elles t’aimeront pour ce que tu leur offriras, non pour l’idée que tu as de toi-même. Jamais on ne m’avait fait un aussi beau compliment. – On va se promener ? proposa Talya sitôt la fin du repas. J’ai envie de m’imprégner de l’atmosphère de Paris. Notre ...
... capitale stimulait le talent. Des fillettes perdues dans leurs jeux, deux mamies à papoter sous un porche, une femme au marché, des adolescentes déjantées, le moindre personnage féminin inspirait mon amie en artiste accomplie. – Tu connais Laura Spelding ? demanda-t-elle au hasard d’une discussion à bâtons rompus à la terrasse d’un bar près du centre Georges Pompidou. Le nom de la femme d’affaires ne m’était pas inconnu, elle défrayait régulièrement la chronique sur les plateaux de télévision. Un fait marquant heurta ma mémoire, la longue cicatrice sur la joue droite résultant d’un accident de voiture dans lequel son époux avait perdu la vie ne parvenait pas à l’enlaidir. On prêtait à la richissime veuve la réputation de convertir chaque initiative en or, et elle ne manquait pas d’inspiration. – Son équipe travaille actuellement au projet d’une série tirée d’un roman fleuve sur les Amazones guerrières de l’antiquité grecque, reprit Talya sans me laisser le temps de répondre, elle a entendu parler de toi. Agnès avait déjà évoqué le sujet sans entrer dans les détails ; maintenant, j’attendais avec impatience de pouvoir rencontrer la productrice en question. – C’est un projet très ambitieux, annonça Talya sentencieuse. Si Laura va au bout de son idée comme elle en a l’habitude, il y aura une dizaine de saisons découpées chacune en vingt-quatre épisodes. – Tu crois que je pourrais avoir un rôle ? – Possible, s’emballa-t-elle en m’entraînant à une station de taxis, certains en ...