1. To be or not to be (3)


    Datte: 26/10/2019, Catégories: Transexuels

    ... le responsable de la culture pour vendre mon projet et le fait que j’y aille en fille était un atout non négligeable. Mais souvent insuffisant pour les faire changer d’avis. Malgré tout, je réussis à décrocher une petite trentaine de dates. Ce qui n’était pas si mal, même si j’en avais espéré atteindre les cinquante représentations. Juin était fini. Les vacanciers migraient vers les plages. Marianne et Fabien en firent autant. On avait convenu de faire une pause avant de terminer les répétitions et de commencer les représentations mi-septembre. Mes parents avaient accepté mes lubies de saltimbanque et me traitaient comme une fille, m’appelant Chloé et parlant de moi au féminin. Même moi, j’arrivai à féminiser mes accords de participe passé. — Je trouve que tu fais encore un peu garçon, me dit maman. Tu devrais te maquiller un peu plus. Et monter tes jambes. — Oui, mais c’est pas facile. Et puis il faudrait que je me fasse épiler. — Et oui, faut souffrir pour être belle. Prends rendez-vous chez mon esthéticienne. Et tu feras d’une pierre deux coups. Je fis une mine de dégoût et allai dans la cuisine me servir un verre d’eau. Hasard ou coïncidence, en revenant dans le salon, je retrouvai maman qui vernissait ses ongles. Je ne sais pas pourquoi, mais je m’assis en face d’elle, la regardant faire. — Tu veux essayer ? me dit-elle une fois fini — Je ne sais. Tu crois que je devrais ? — Oui, je crois. Je tendis mes mains. Plus tard, j’admirai mes ongles laqués de rouge vifs. Et je ...
    ... dus admettre que c’était plutôt joli. Joëlle, l’esthéticienne de maman, m’accueillit chaleureusement. Je lui avais tout expliqué par téléphone. Elle m’épila tout en me bombardant de questions sur mon projet. Enfin, elle me donna quelques conseils pour parfaire mon maquillage. Je repris rendez pour le mois suivant. Joëlle me promit de venir voir ma pièce. Je ressortis les jupes et les débardeurs légers. Avec la chaleur de ce début juillet, j’appréciai ces tenues et j’enviai les femmes de les porter tout le temps. Lorsque je rentrai ce soir-là, maman me tendit un grand sac. — Cadeau ! dit-elle. Je regardai à l’intérieur : un minishort en jean, un top à bretelle, de la lingerie et une boite de chaussures. — Pourquoi ? — Parce que j’en avais envie. J’ai eu deux garçons et aucune chance de d’avoir le plaisir de faire du shopping entre filles. — Maman ! Si je suis comme ça, c’est juste le temps de la pièce. Après, c’est fini. — Oui, oui, je sais. Je profite de l’instant. C’est tout. Si jusqu’à présent, je marchais à plat, maman m’offrit des sandales à petits talons. — Elles sont jolies. Mais le talon, je ne suis pas sure que ce soit une bonne idée. — Mais si, tu verras, c’est juste une question d’habitude. Et puis, si ton personnage veut qu’il jette son dévolu sur un autre homme, ton personnage se doit d’être séduisant. Sexy. Elle avait insisté sur le mot « personnage » pour justifier ce cadeau. C’était à lui qu’il était adressé, pas à moi. Elle réussit à me convaincre. Je filai ...