1. To be or not to be (3)


    Datte: 26/10/2019, Catégories: Transexuels

    ... dans ma chambre pour essayer la tenue et mettre les sandales. Les quatre ou cinq centimètres de talons fins me donnèrent déjà du fil à retordre. Ou plutôt des chevilles. Je n’osai même pas imaginer ce que ce serait avec des talons bien plus haut tels que je pouvais en voir dans la rue. Pourtant ces femmes marchaient avec le plus naturellement du monde. Par contre, et malgré moi, je me pris de passion pour les vernis à ongle. Je ne sais pas pourquoi, mais j’adorai ça. Sur moi et sur maman aussi. Je trouvai que ça faisait de très jolies mains. J’en changeai régulièrement, vidant doucement les flacons de maman. Elle m’en fit la remarque. Je bredouillai une explication. Mais le lendemain, je découvris trois nouveaux flacons. Marianne et Fabien rentrèrent de vacances la peau joliment bronzée. Moi aussi j’avais pris des couleurs. Sauf que mes épaules étaient barrées d’une fine ligne blanche, là où se trouvaient les bretelles de mes petits hauts. Tous les deux me firent la bise. — Mignonnes tes sandales, dit Marianne — C’est un cadeau de maman, dis-je. — Elle a bon gout. — Tu es de plus en plus fille, dit Fabien, plutôt avare de commentaires et de compliments — Merci Fab’. Mais ce n’est que temporaire tu sais. — Oui, oui, répondit-il sans conviction aucune. On reprit les répétitions à raison de trois à quatre séances par semaine. Tout se passait bien. Mais au fur et à mesure qu’on avançait, je me rendis compte d’un problème. D’un gros problème. D’un très gros problème. Chloé devait ...
    ... embrasser Fabien. Et l’idée d’embrasser un garçon ne me faisait pas particulièrement bondir de joie. Je gardai pour moi mes inquiétudes jusqu’au jour où l’on arriva à cette fameuse scène. Le texte voulait que je saute au cou de Fabien pour l’embrasser sauvagement. Evidemment, le moment venu je me bloquai. J’avais beau me dire que ne n’était pas moi, que c’était le personnage de Chloé, rien à faire. La raison et mes hormones mâles d’hétérosexuel convaincu reprenaient le dessus. Marianne et Fabien dégagèrent des trésors de persuasion pour me convaincre de jouer la scène. Les débuts furent timides mais je finis par arriver à un résultat correct. On était en août. La pièce avançait. On avait fait faire un décor minimaliste mais suffisant. L’ambiance s’appuyait surtout sur une bande son. Désormais, on répétait la pièce comme si on la jouait pour de bon. Autrement dit, en costume. Marianne arriva ce soir-là avec un sac qu’elle me donna. Je déballai le contenu sur la table. Il y avait un bikini, des soutiens-gorge avec plus ou moins de dentelle et une boite. Elle contenait une paire de faux-seins plutôt volumineux. — On n’est pas obligé d’aller jusque-là. — Non. Mais c’est mieux. J’avais la désagréable sensation d’avoir déjà entendu cet argument. Encore une fois, Marianne pris les choses en main et fixa ces nouveaux accessoires sur mon torse. Puis elle noua le haut du bikini. Cet ajout de volume me perturba un moment. Mais la reprise des répétitions me les fit oublier. Je venais de ...