1. Ouarda et la sensuelle lutte des classes


    Datte: 27/10/2019, Catégories: fh, hplusag, extracon, Collègues / Travail hotel, photofilm, Oral pénétratio, yeuxbandés, vengeance,

    ... il y a l’adresse du bureau, c’est pas loin d’ici. Enfin, comme s’il était pressé d’en finir, il continue : — Pour le moment, excusez-moi, je dois me rendre à l’usine. Il se lève et lui serre la main. Ses doigts racés, ses ongles manucurés, le contact de sa peau douce et humide… peut-être que c’est à cause de tout ça, avec le timide sourire d’Ouarda, qu’il se sent enveloppé de chair de poule. En montant dans sa Mercedes, il se rend compte qu’il tremble des pieds. Il respire profondément avant de démarrer le moteur, puis il met la radio et file dans un tourbillon de poussière. ---oooOOOooo--- La soirée est chaude, on est fin septembre. Le taxi d’Ouarda s’arrête au beau milieu du centre de Tunis, dans une ruelle faiblement éclairée. Avant de descendre, elle regarde en l’air où il y a la petite enseigne lumineuse d’un restaurant-bar. Il s’appelleLe Shéhérazade. Une fois dehors, elle observe les fenêtres poussiéreuses avec grande attention, puis elle vérifie encore une fois l’enseigne. Un brouhaha confus parvient de l’intérieur. Deux chats errants viennent plonger dans la poubelle du restaurant, débordant d’ordures. Ils sont effrayés par la porte métallique qui s’ouvre avec force vers l’extérieur. Une forme noire survole le trottoir et atterrit entre deux voitures garées, à deux coudées d’Ouarda. En tombant à quatre pattes, l’homme aboie aigrement, comme un caniche cerné dans un coin. Il se redresse avec peine, ajuste le pan de sa veste usée et tâte le derrière de sa tête. De ...
    ... l’intérieur, une voix grasse qu’Ouarda croit reconnaître lui tonne : — Tu ne mettras plus jamais les pieds ici, charognard, avant d’avoir payé tes dettes.— Va te faire foutre, dit l’homme qui sent le mauvais cru, je vous ai déjà dit que je vous paierai demain, la tune arrive demain d’Italie. Cinq cents dinars, il m’a envoyé, mon fils, salaud…— Ton fils, ah ah, le mafioso ! crie la voix de l’intérieur. Pris, ton fiston, en taule. Tu comprends ? En taule ! Va brosser les pompes, t’auras plus de chance.— Connard ! C’est un homme mince, les yeux creux, les os des joues en saillie. Il porte un costume noir qui avait dû être confectionné lors de la première guerre mondiale et qui aurait pu lui convenir s’il avait eu cinq tailles de moins. Ses cheveux sont gris, et la seule dent qui lui reste est noire. Il se fige un moment à gémir, la bouche ouverte, puis il regarde Ouarda étonnée, ajuste de nouveau sa veste et s’éloigne silencieusement en jetant au hasard les pieds entre le mur et le caniveau. « Qu’est-ce je lui ai fait pour qu’il m’amène dans un coin pareil, se dit Ouarda en franchissant la porte,il est complètement dingue. » Le parquet est en lino brun, très sale ; un relent de vin et de tabac flotte dans l’air. Au fond de la pièce, Lotfi Abichou attend Ouarda avec impatience. Elle n’a jamais été ponctuelle, mais ce soir il trouve qu’elle pousse le bouchon un peu trop loin. Plus d’une heure de retard, c’est au-delà de ce que ses bonnes manières peuvent tolérer. Durant cette heure, ...
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