1. Ouarda et la sensuelle lutte des classes


    Datte: 27/10/2019, Catégories: fh, hplusag, extracon, Collègues / Travail hotel, photofilm, Oral pénétratio, yeuxbandés, vengeance,

    ... il s’est envoyé une dizaine de bières et deux pichets de vin rouge, il a achevé une assiette de calamars dorés et entamé une autre de spaghettis aux fruits de mer. Et il a bien voulu aider le patron à virer des lieux le vieux charognard ; ainsi, il est quitte pour sa consommation. En regardant Ouarda entrer, Lotfi se tient figé à son fauteuil, comme s’il avait été coulé en bronze. Elle se rapproche de lui, prend place à la table, se penche en avant, appuie son menton finement découpé sur ses mains soignées… et sourit. Il l’observe silencieusement, puis d’un gros doigt il écarte les cheveux qui lui tombent sur les yeux. — Un peu en retard, eh ! fait-il avec un air surfait de sérieux.— Je m’excuse, mon chou (elle met une cigarette entre ses lèvres) ; tu ne m’allumes pas ? Il hésite un instant, gonfle son torse impressionnant et met la main dans la poche du pantalon. Le briquet qu’il en sort a l’air d’un grain de poussière entre ses doigts. Une flamme jaillit au bout de son pouce. Ouarda allume sa cigarette et en aspire une longue bouffée. — Alors ? lui demande Lotfi du bout des lèvres.— Ça y est, il est pris ! répond Ouarda en crachant une volute de fumée.— Comment ?— Je commence demain à bosser chez lui.— Qu’est-ce que tu vas faire ?— Je ne sais pas encore, il ne me l’a pas encore dit. Il la regarde fumer un moment, puis il allume une cigarette. — Il faut faire vite, lui dit-il après deux taffes en ayant l’air pensif, il me faut les photos avant vendredi.— On est mercredi, ...
    ... fait Ouarda avec un petit sourire.— Oui ! Ça te laisse deux jours… quarante-huit heures… Deux mille et quelques minutes ! Je ne sais pas combien de secondes.— Je ne comprends pas la raison de tout cet empressement.— Les choses se sont précipitées. Si Salah est très pressé, il doit voir cette canaille samedi et il a absolument besoin des photos avant le rendez-vous. C’est ça ou rien.— Combien ?— Pour toi, dix mille dinars, c’est du flouze. Elle aspire profondément la fumée de sa cigarette et ingurgite un verre de vin. « Dix mille dinars… », se dit-elle. C’est plus que ce qu’elle a gagné toute l’année dans sa boutique de fringues.« Dix mille dinars, ce n’est rien pour Si Omar Jabeur qui doit brasser des millions tous les jours. C’est ce que dit Lotfi. Mais faut-il faire confiance à Lotfi ? » Elle l’a connu il y a à peine un mois dans un bar de Tunis, et depuis ce jour elle s’est entichée de lui. Il lui fait de ces effets qui sont difficiles à expliquer, mais qui sont réels et qui agissent au plus profond d’elle-même. C’est un type quelconque, sans domicile, vulgaire et grossier, qui fait des allers-retours en taule. C’est peut-être son physique qui l’attire. Un grand nez épaté se profile au milieu de sa face ronde et balafrée ainsi qu’un champignon de Paris. Ses yeux sont surmontés d’épais sourcils qui leur font ombre. Des cheveux frisés coupés à ras, des épaules de déménageur et les jambes grandes, épaisses et un peu torses. Son tee-shirt est trop étroit aux entournures et son ...
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