1. Lectures érotiques (7). Emmanuelle Arsan : Emmanuelle II, l’anti-vierge


    Datte: 11/11/2019, Catégories: Partouze / Groupe

    ... semence que là où elle ne risque pas de fructifier. Du coup, l’antique crainte de l’époux que sa femme soit fécondée par d’autres que par lui n’a plus sa raison d’être – et moins encore depuis que les techniques contraceptives se sont ajoutées à l’art des attouchements et des lèvres pour achever de distinguer les genres. Il est donc caduc, en ce siècle, et une menace pour la pensée, de tenir pour blâmable la recherche du plaisir des sens hors des mécanismes reproducteurs, de même qu’il est temps de reconnaître inoffensif et légitime le goût de nos femmes pour des pénis nouveaux. Mario semble attendre une réplique d’Emmanuelle, mais elle ne dit rien. Il poursuit donc : — Si nous voulons que nos enfants aient d’autres pouvoirs mentaux que les nôtres, il faut qu’ils trouvent une terre délivrée par notre courage des interdits absurdes et des vaines angoisses. Un savant prude, un savant dévot est un savant entravé : que n’eussent pas découvert de plus, et de plus grand, s’ils avaient eu l’esprit libre, Pascal ou Pasteur ? Et que dire de l’artiste, s’il tolère qu’on lui impose les œillères et la longe ? Nul ne peut prétendre au nom d’homme, cet honneur de demain, s’il croit ou feint de croire que damné sera le corps qui se montre. Ces étamines, ces pistils, le don au regard de ces grâces nues, dont on loue la nature qu’elle les ait voulus pour la gloire des fleurs, un dieu pervers ne les aurait donc donnés à sa créature préférée que pour sa contrainte et pour sa chute ? Mais que ...
    ... l’on se rassure ! C’est assez de l’étrange infibulation de ce short pour que les faveurs de l’éternité vous soient rendues… Ah ! pardonnez-moi cette irritation, mais est-il supportable que tout ce grand peuple des hommes, capable de tant d’intelligence et de scepticisme, trempé par tant de millénaires d’insolence et de risque, fort de tant de rire et beau de tant de poésie, soit aujourd’hui cet Achille apeuré cherchant son salut dans la friperie, la cachette et la vergogne des vierges ? La tâche de l’érotisme, la voilà : désaffubler les vivants des camisoles qui les forcent et des vertugadins qui les ridiculisent ». ANNA MARIA « Anna Maria Serguine. Mario avait fait chanter à n’en plus finir le « i » du prénom, sur une note haute, isolée, qui donnait au reste des syllabes un ton de confidence, calfeutré et tendre. La jeune fille restait assise au volant de sa voiture. Mario lui prit la main, présenta à Emmanuelle les longs doigts sans bagues, à plat sur sa paume. « Anna Maria », répète un écho au-dedans d’Emmanuelle, qui s’efforce de ressaisir la sensation de caresse, après la vibration florentine du « r ». Des bribes de plain-chant lui reviennent, imprégnées d’encens et de cire chaude. Panis angelicus. Les genoux des filles sous la décence des jupes. Les rêveries délectables. O res mirabilis ! Les gorges qui prolongent les « i », les langues qui les mouillent de leur salive, les lèvres qui s’entrouvrent sur les dents offertes… O salutaris hostia… Emmanuelle dore d’une lumière ...
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