L'amour en monospace
Datte: 13/09/2017,
Catégories:
Entre-nous,
Hétéro
Sandrine faisait la vaisselle dans le gite rural de Lozère en compagnie de son mari Reynald, chargé de l'essuyage. Dans la pièce d'à côté, les rires du reste de la famille, des cousins et leur marmaille s'ajoutant à leurs propres enfants, fusaient en cascade. L'idée de louer un grand gite pour réunir la famille pendant deux semaines de vacances avait germé dans la tête de Reynald, et Sandrine ne s'y était pas opposée. Mais voilà : au bout d'une semaine, les premières tensions étaient apparues, inhérentes à la vie en promiscuité. Sandrine, grande blonde au corps filiforme, archétype de la quadra dynamique, affichait une mine de plus en plus renfrognée, et Reynald, tout en essuyant les verres, s'en inquiéta : - Qu'est-ce qui se passe, chérie ? On dirait que quelque chose te chiffonne. - J'en ai ras le bol de cette vie ici. Supporter tout ce monde, j'en peux plus. - Mais enfin ! Tu savais ce qui nous attendait et tu avais donné ton accord. - Je sais, mais j'en ai marre quand même. On ne peut même plus être tranquille. Même la nuit, il faut faire attention à ne pas faire de bruit. - Tu veux dire... qu'on ne peut plus avoir de vie intime ? - Comment veux-tu faire ? Il y a toujours quelqu'un dans nos pattes. Je rêve de vacances en couple. Rien que nous deux. Reynald comprit la raison de la mauvaise humeur de son épouse. Elle n'avait pas fait l'amour depuis plusieurs jours. Sous ses dehors un peu froids, Sandrine possédait une libido puissante qu'il fallait constamment satisfaire ...
... sous peine de représailles diverses et variées. Mais elle ne l'avait jamais admis, pratiquant une sorte de déni et évoquant souvent des éléments extérieurs pour expliquer son insatisfaction passagère, car Reynald, sportif accompli, osseux et musculeux, avait toujours rempli ses devoirs conjugaux avec conscience et plaisir. Sandrine était une amoureuse tellement enthousiaste, et son corps tellement attrayant et brûlant, qu'il n'avait pas besoin de se forcer pour lui rendre un hommage régulier et répondre ainsi à la demande, fût-elle muette. On se trouvait donc aujourd'hui exactement dans ce cas de figure : Sandrine avait une forte envie de baiser, mais ne le disait pas explicitement. - Ecoute, si tu veux, cet après-midi, on prend la voiture et on s'échappe. On fera l'amour en pleine nature, je sais que tu aimes ça. - Ah non, pas en pleine nature. La dernière fois, je me suis ramassée une tique. Pas envie de me chopper la maladie de Lyme pour satisfaire ton appétit de gros cochon. - On ne va quand même pas aller à l'hôtel ? Il n'y en a pas un à 30 km à la ronde. - Evidemment. Bravo pour ton choix, on est vraiment bien ici... - Bon, ne t'énerve pas, on va trouver une solution. On part en voiture cet après-midi et on avisera, d'accord ? Sandrine ne répondit pas, ce qui valait approbation. Et à peine la vaisselle achevée, le couple prétexta une course à la pharmacie dans la ville la plus proche pour s'échapper, avant même que leurs cohabitants aient pu protester. Sandrine avait ...