1. La goutte de sueur


    Datte: 30/12/2019, Catégories: fh, Collègues / Travail hotel, Oral mélo, regrets, occasion,

    ... tous les services et j’avais assisté avec beaucoup de joie aux postures et aux parades de mes collègues masculins pour conquérir la belle. Et avec beaucoup d’ironie aussi, car je l’avais croisée un jour dans un supermarché au bras de son mari, un colosse de presque deux mètres et de plus de cent kilos. Et je m’imaginais mal la voir se pâmer dans les bras des quinquagénaires chauves et bedonnants de ma firme alors qu’elle avait une telle bête dans son lit. Elle a d’ailleurs repoussé, mais toujours gentiment et avec tact, les avances des uns et des autres. Et j’ai été bien content de ne pas m’être ridiculisé comme mes collègues. ----- Le jour du départ, je la vois arriver au bras de son époux juste quelques minutes avant le départ du train. Elle l’abandonne sur un tendre baiser, un peu étonnant de la part de ce colosse, et nous prenons fort tôt le TGV de ce jeudi 7 septembre afin d’être présents à dix heures pour le début du stage. Nous finissons tous les deux notre nuit en sommeillant dans des fauteuils confortables de première classe. La journée est très pénible en raison de la chaleur lourde qui régne sur la capitale. À Bordeaux, la présence de l’océan humidifie l’air et la brise rend l’atmosphère respirable. Dans la région parisienne, une chape lourde écrase les poumons. Comme d’habitude, je suis la formation avec ce détachement qui ne me quitte plus jamais, enregistrant malgré tout que je devrai travailler le soir après le repas avec ma collègue à l’élaboration d’un ...
    ... projet qui sera examiné collectivement lors de la deuxième journée. La promenade puis le repas que j’avais envisagés sur Paris pour la soirée tombent à l’eau mais même cela ne me touche pas. Le repas est tout aussi pénible que la journée. Je n’ai plus l’habitude de ces repas collectifs et le brouhaha des conversations me fatigue. J’accueille presque comme une délivrance la séance de travail qui arrive ensuite. Noémie a proposé que nous nous installions dans sa chambre, un peu plus spacieuse que la mienne, pour monter le projet. Je me lève de ma chaise dès que je la vois s’extraire du groupe d’admirateurs qui l’entoure déjà. Je n’ai jamais travaillé vraiment avec elle, juste de brefs rapports entre des collègues de services différents, bonjour, au revoir. Je comprends rapidement que ses qualités professionnelles sont correctes mais loin d’être exceptionnelles. C’est donc moi qui mets en place la trame du projet, qu’elle complète cependant de quelques remarques pratiques et judicieuses. A 23 heures, nous avons bien avancé mais je commence à ressentir la fatigue de la journée. Je me redresse pour souffler un peu. Ma voisine, penchée sur ses notes, recherche une précision apportée par le formateur au cours de la journée. C’est alors que mon regard accroche par hasard une goutte de sueur qui descend lentement du front de ma partenaire. La chaleur est toujours aussi lourde malgré l’heure tardive et la particule d’eau glisse lentement sur la tempe de Noémie, poursuit sa route sous le ...