1. Attente


    Datte: 04/01/2020, Catégories: BDSM / Fétichisme

    ... quittait les perles et dressait d?effleurement la fine toison sur mon bras, réduite au poids de ses yeux que je savais attendre les miens. [ J'avais ... j'étais jeune. [ Un dimanche de mai. La soeur de mon père, que je connaissais [ peu, m'accueillait chez elle pour quelques jours dans son [ pavillon en banlieue, pendant que mon père se cherchait un [ nouveau travail. [ La semaine s'est transformée en mois, en années. Quatre ans. [ J'étais ... comme je suis ? Peut-être. Ou peut-être le suis-je [ devenue. Je ne me souviens pas très bien de celle que j'étais, [ de ce qu'étaient mes rêves, mes pensées. Timide, effacée, solitaire. [ Ma tante recevait des amies, des amis, je ne sais quels noms [ donner à ceux qui venaient, qui venaient pour elle. Et venaient [ pour moi. [ J'étais peut-être, et je suis devenue par elle et par eux. Parce [ que je baissais les yeux. Parce que je ne montrais de larmes qu'au [ plaisir, de plaisir qu'à céder sans bataille, être objet. [ Je suis partie de chez elle le jour de mes dix-huit ans. Je savais [ ce que j'étais, comment m'accomplir. Ou pas. Je devais couper les [ ponts, m'échapper. [ De comment gagner ma vie seule, je ne connaissais que l'exemple [ de mon père, un travail de saisonnier, serveur en restauration le [ plus souvent, parfois vendangeur ou cueilleur à la belle saison ; [ ce qu'il trouvait. [ Une pizzeria sur la côte basque, une brasserie dans une station [ de ski. [ Depuis trois ans, je suis entre parenthèses, le corps en repos et [ ...
    ... l'esprit libre. Aucun, aucune, n'a su me connaître. A aucun ni [ aucune je n'ai montré mon attente. ... elle a posé sa main sur la mienne sur l'accoudoir, s'est penchée vers moi pour caresser ma joue du dos d'un doigt, prétexte à croiser mon regard. Elle voulait mes yeux. Mes yeux, mon âme noyée dedans. Sa main serrait fort la mienne, ses yeux demandaient, sa main sur ma joue doigts ouverts et son pouce sur mes lèvres, l'attente dans ses yeux et son pouce sur ma bouche, j'ai fermé les yeux, fermé les lèvres sur son pouce, comment dire autrement ? comment dire mieux ? [ En trois ans en aucune rencontre je n'ai su voir, deviner, [ qu'elle pourrait me satisfaire. Mes besoins physiques jamais [ n'ont été assez forts ni l'attrait de ceux qui m'approchaient [ suffisant pour me donner l'envie de céder. [ Après les tourbillons et la contrainte des années d'avant, je [ voulais un palier, être seule, me poser, être libre de mes choix, [ libre de choisir à qui m'abandonner, me donner, cette exigence [ plus forte qu'un compromis dont je ne voulais pas. ... des milliers d'idées se bousculaient d'incohérence. Ne pas la regarder, elle saurait, elle savait, saurait trop. Cacher le trouble, mental, physique, un regard et je me livrais. Gorge serrée, résister à décroiser les jambes, ne pas fuir au contact de son pied qui brûlait ma peau. Faiblesse. Frisson contenu et trahi des grains qui piquent ma peau sous son doigt. Je devinais le sourire quand elle frottait mon bras, effaçait les pointes de ...
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