1. Attente


    Datte: 04/01/2020, Catégories: BDSM / Fétichisme

    ... frisson. Elle savait ? Elle voyait ? Céder, attendre. Indécision et colère. ... je me sentais très bête, empruntée. Et gênée. Gênée parce qu'en même temps que la peau de mon bras se piquait je sentais la tension prendre mes seins et mon ventre, je sentais toutes les aspérités de l'osier sous mes fesses à travers ma robe. En colère de mon envie de gigoter et décroiser les jambes et de m'en empêcher. En colère des mots que je ne trouvais pas, de ma gorge serrée qui les étrangleraient. [ Trois ans. Le temps de refaire le parcours, sans faire le [ partage entre ce que j'étais au fond de moi et ce que j'étais [ devenue au cours des quelques années passées entre les mains [ de ma tante, entre les mains de beaucoup d'autres. [ Avec le recul, quoiqu'il se soit passé au cours des quatre [ années où j'ai vécu chez elle qui a en partie forgé ce que [ je suis, je ne lui en veux pour rien ; presque rien ? aussi [ brutal qu'ait été l'apprentissage, sans doute aussi inacceptable [ qu'il puisse paraître. [ Même si c'est incontournable, il ne s'agit pas que de sexualité, [ ces relations qui m'étaient imposées ne sont qu'une part, un [ corolaire, de ce à quoi j'aspire. ... envie de plaire, désespérément. Peur de décevoir. Peut-être ... me libérer avec elle d'incertitude et d'hésitation. [ Ses yeux. Sa façon d'être. Ses gestes. Elle, peut-être, ou [ parce que trois ans c'est très long et qu'il était temps de [ sortir de ma léthargie. J'étais prête. Sans doute aussi aux [ compromis ...
    ... nécessaires à vivre autrement que recluse dans la [ vaine attente d'une vie fantasmée. ... soir d'été, une terrasse soir de plage, j'ai rencontré Audrey. *** Trois ans pour me nommer, me connaître. Avoir les mots pour me penser. On n'existe pas mieux par les mots, on se connaît. Timide, effacée, réservée, mais farouche. Et dure. Ce que j'étais. *** J'étais jeune. Plier ou résister ? Une autre voie : j'avais choisi l'orgueil. Garder en moi, garder les larmes et les cris. Voir les failles et les faiblesses du bourreau et fermer les yeux, attendre, attendre encore, être forte. Les larmes et les cris se méritent. Elle s'impatientait de ne rien obtenir de moi. Je restais froide, glacée, étrangère. Pour elle une provocation, un défi. Elle seule au début, dès les premiers mois. Elle voulait des gestes que je ne connaissais pas, les voulait pour elle comme elle les avait pour moi, se mettait en rage de mon indifférence : le début des punitions. Ce qu'elle n'avait jamais obtenu de ses caresses, que je n?avais jamais connu, est venu un jour de colère et d?exaspération où elle avait cinglé mes fesses et mes seins d'une badine de bambou et trouvé pour la première fois mon sexe brûlant d'humidité. J'étais ? Je suis devenue celle que je suis ? Quelle importance ? De témoin aux soirées que donnait ma tante, j'en suis devenue actrice contrainte, celle pour qui les participants se multipliaient d?inventions perverses pour m'arracher une larme, un cri, un orgasme. Des hommes parfois hésitants, souvent ...
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