Attente
Datte: 04/01/2020,
Catégories:
BDSM / Fétichisme
... caresse de la main glissant sur mon bras jusqu'à la main doucement serrée, ferme la porte derrière elle en quittant la pièce. La pièce est nue, plus grande que sa chambre. Un banc de bois à l'assise haute et large est posé au milieu . Face au dressing, deux poutres vernies garnies d'anneaux d'acier régulièrement espacés sont fixées au mur peint d'ocre foncé, l'une proche du plafond et le seconde au ras du sol. La fenêtre qui donne sur une arrière-cour est encadrée de lourds rideaux de velours rouge. Rien dans cette pièce ne peut réellement m'étonner. J'en ai connu une très semblable, à cette différence que dans celle-ci, je choisis aujourd'hui de librement y rester. J'examine un à un les objets rangés sur les étagères, semblables à ceux de mes souvenirs. Ceux qui ont déchiré mon anus avant de faire couler mon sang de vierge. Ceux qui zébraient ma peau de claquements mordants, ont laissé trace en légère boursoufflure sur une fesse, une lèvre de mon sexe. Celles qui dessinaient ces traces sanglantes dont mon sein seul garde mémoire. Celles dont témoignent de minuscules pointes brunes sur mes seins et invisibles où elles perçaient mes chairs les plus tendres et arquaient mon corps. Tous ces objets qui aiguisaient mon orgueil à mordre mon cri jusqu'à l'insupportable où la vague m'emportait. Celles qui emprisonnaient mes poignets et mes chevilles, écartelée, ...
... tordue, dont je regrettais l'absence provocante quand il fallait conjuguer liberté offerte et résistance obstinée, esprit plus fort que le corps. Malgré la chaleur du jour de fin d'été, ma peau se pique de froid et je frissonne de cet étalage sans que rien ne m'y surprenne pourtant, n'y trouvant aucun objet qui ne m'ait déjà arraché de larmes ou arraché un orgasme. Je suis une fille différente, pas faite comme tout le monde, une fille pour elle. Je l'étais, je le suis devenue, peu importe. Je le suis. De ces étagères je n'ai extrait qu'un seul objet : j'ai fixé autour de mon cou une chaîne faite de maillons d'acier noir fermé, comme un médaillon, sur un anneau plus large où brille une pierre rouge. Je referme les portes. Je quitte la pièce. [ Temps chaud et venteux. Le front collé à la vitre je regarde [ un moineau posé au bord du bol où elle met des graines. Elle [ a dit "C'est pour Zaza, ça lui fait des jouets", mais elle [ serait bien malheureuse et moi aussi si la chatte attrapait [ un des moineaux qui viennent se nourrir. [ La vie bousculée, le passé effacé, l'attente. Son désir est [ le mien. Ma vie c'est elle. [ La fragilité d'avant, une attente sans horizon, mal-être [ quotidien. Des rêves en rouge et noir. Forte d'acceptation. [ Et elle. [ Je vis aujourd'hui. Parce qu'elle m'a trouvée. Parce que je [ l'ai reconnue. J'attends Audrey. Misa - 05/2016