1. Lectures érotiques (10). Claude Des Orbes : Emilienne (Editions 10/18, 1968)


    Datte: 09/01/2020, Catégories: Partouze / Groupe

    ... plus détachée. (...) Quand je demandais à Emilienne des explications, elle disait seulement : « Cela se sent » ou « En toute femme, il y a une gouine qui sommeille. » Je retiens aussi la scène des retrouvailles, après le retour d'Adilée : « Emilienne, qui avait pris soin de s'habiller d'une façon très légère, était déjà nue et, à mains fiévreuses, arrachait le corsage, la jupe d'Adilée. Quand les seins furent à l'air, elle se précipita sur eux avec un rugissement, multipliant des baisers qui voulaient d'un seul coup reprendre possession de toute la peau. Des seins elle remonta vers la bouche qu'elle dévora, puis descendant tout le long di dos, la langue ardemment trémmulante, procéda à tous les écartements et retournements qu'on peut imaginer. Un molosse lâché après huit jours de jeûne sur un morceau de gibier ne peut donner qu'une mince idée de la gloutonnerie de ma femme retrouvant ce sexe dont elle avait été privée pendant neuf mois. » Au total, ce roman comprend de beaux passages décrivant avec sensualité la beauté de l'amour entre femmes. Il est à noter qu'Emilienne est un roman sur le saphisme et l'homosexualité, mais aussi sur le triolisme, plus que sur la bisexualité, même si Claude est au centre du trio entre sa femme et sa maîtresse. Il ressort de ce roman un certain malaise, devant le vice de Claude, la dépravation d'Emilienne, le cynisme d'Adilée, les rapports de domination. On peut être aussi mal à l'aise avec sa conclusion, le viol de Claude par l'amant ...
    ... d'Adilée étant présenté comme une punition, alors qu'un trio entre une femme et deux hommes bisexuels peut être tout aussi porteur d'amour qu'un trio entre un mâle et deux femmes. CE ROMAN ET MOI J'ai découvert ce roman bien après que j'ai pris conscience de ma bisexualité, laquelle vient de loin, puisque j'ai découvert ces plaisirs le jour même de mon dépucelage, dans les bras de Maria, l'épouse de Gianni, mon premier amant. Cette fiche de lecture est l'occasion pour moi de revenir sur ma bisexualité et ce que représente pour moi mon attirance pour les femmes. Je ne me sens pas homosexuelle, ce qui veut dire que j'aime les hommes et d'abord les hommes, mais aussi les femmes. Je comprends et respecte ces femmes qui ont choisi exclusivement cette forme de plaisir. Je ne supporte qu'on les qualifie avec mépris de gouines, je préfère qu'on parle de lesbiennes ou de tribades. Je suis profondément bisexuelle et je ressens toujours les besoins du plaisir entre femmes, comme complément indispensable de mon hypersexualité qui, elle s'adresse aux hommes et qui fait qu'il m'est impossible de me contenter d'un seul homme, même quand je suis follement amoureuse de lui. Je recherche chez l'homme les étreintes viriles, le besoin d'être prise, possédée, en un mot baisée, traitée comme la salope et la putain que je suis à ce moment-là. Avec les femmes, c'est très différent. Je suis tout à la fois active et passive. C'est plus tendre, plus doux et le plaisir est tout aussi intense. Parce que nous ...
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