1. Lectures érotiques (10). Claude Des Orbes : Emilienne (Editions 10/18, 1968)


    Datte: 09/01/2020, Catégories: Partouze / Groupe

    ... couple officiel avec Philippe. Il ne s'agit pas, comme dans « Emilienne », d'un trio. Nous ne vivons pas tous les trois sous le même toit, Philippe n'est pas l'amant d'Agun, même si j'ai voulu qu'elle connaisse le plaisir qu'apporte un homme et qui a fait qu'elle a accepté, parce que je l'ai voulu, que Philippe la prenne devant moi. J'étais présente, je la rassurais, je lui tenais la main, je l'encourageais, l'embrassait, la caressait, pendant que le mâle la déflorait. Mais Agun est restée exclusivement lesbienne, dévouée à la femme qu'elle aime, n'exigeant rien de moi, la bisexuelle, autre chose que les moments de tendresse et de plaisir que nous pouvons nous accorder. Je reparlerai plus en détail de ce couple parallèle pour lequel je ne remercierai jamais assez Philippe d'avoir accepté cela, parce qu'il sait la force de notre amour et le besoin que j'ai d'être proche de celle qui est devenue la femme de ma vie. Moi l'hypersexuelle qui a multiplié les partenaires masculins, je me suis stabilisée pour la partie bisexuelle de ma libido et suis, depuis nos retrouvailles, fidèle à Agun. Je conclurai cette fiche de lecture en exprimant le bonheur infini d'être bisexuelle. Comme le dit Emilienne à Claude : « En toute femme, il y a une gouine qui sommeille ». Pour moi je ne me sentirai pas pleinement femme si je n'étais bisexuelle. Rien ne peut ...
    ... remplacer l'étreinte virile d'un mâle, la jouissance qu'apporte la possession. Mais rien n'égale la douceur, la tendresse, l'infinie plénitude des caresses féminines. J'aime les femmes ! Me revient en mémoire, au moment de terminer cette fiche de lecture, ce beau poème érotique de Renée Vivien (1877-1909) la poétesse du saphisme, la lointaine héritière de la grande Sapho, dont je reparlerai. « Désir Elle est lasse, après tant d'épuisantes luxures. Le parfum émané de ses membres meurtris Est plein du souvenir des lentes meurtrissures. La débauche a creusé ses yeux bleus assombris. Et la fièvre des nuits avidement rêvées Rend plus pâles encore ses pâles cheveux blonds. Ses attitudes ont des langueurs énervées. Mais voici que l'Amante aux cruels ongles longs Soudain la ressaisit, et l'étreint, et l'embrasse D'une ardeur si sauvage et si douce à la fois, Que le beau corps brisé s'offre, en demandant grâce, Dans un râle d'amour, de désirs et d'effrois. Et le sanglot qui monte avec monotonie, S'exaspérant enfin de trop de volupté, Hurle comme l'on hurle aux moments d'agonie, Sans espoir d'attendrir l'immense surdité. Puis, l'atroce silence, et l'horreur qu'il apporte, Le brusque étouffement de la plaintive voix, Et sur le cou, pareil à quelque tige morte, Blêmit la marque verte et sinistre des doigts. Renée Vivien, Cendres et Poussières, 1902 » 
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