1. Trois petits textes...


    Datte: 18/01/2020, Catégories: volupté, revede, Voyeur / Exhib / Nudisme nonéro,

    Il ne cesse de grimper, me coupe le souffle et les jambes. Il m’oblige à ralentir ma marche forcée qui m’élève au-dessus des hommes, de la cité grouillante et de sa vie trépidante. Accroché à sa rambarde, je tire sur le bras pour me hisser plus haut, encore plus haut. Toujours plus haut. Encore une marche et bientôt le palier. J’ai le souffle court, le cœur au bord des lèvres, le sang tape à mes tempes. Plié en deux, j’attends que mon corps s’apaise. Un martèlement sec et régulier me fait soudain me redresser. C’est un caractéristique claquement de talons aiguilles qui agresse mes oreilles, qui résonne à travers tout mon corps. Par une fierté stupide mais toute masculine, j’adopte sur-le-champ une mine de conquérant de l’inutile. J’assagis mon cœur, domestique mes poumons. L’œil aux aguets, j’attends. D’abord ce sont des chaussures que je vois. Rouges. Elles défient mon regard. Les pieds sont fins, les chevilles maigres et ossues. Mon esprit se met en veille et s’aiguise. Le cuir des chaussures est mince, les orteils ont fait leur place et marquent leurs empreintes en ronde bosse. Les jambes sont nues et pâles. Les mollets nerveux. Les genoux secs. Quelques centimètres encore et la peau des cuisses musclées se continue sous une courte jupe noire, froufroutante et évasée. L’ombre qu’elle porte vers le haut des jambes attire mon regard, mais m’empêche de distinguer plus haut les dessous et laisse place à l’imaginaire. Un chemisier blanc, sagement tiré sur un ventre plat. La ...
    ... main file sur la rampe. Les doigts fins aux ongles pointus, peints de rouge carmin, enrobent légèrement le bois, le caressent, papillonnent dessus et se font aériens. Le rythme rapide de la descente fait tressauter une poitrine qui semble défier les lois de la pesanteur. Avantageuse et arrogante, elle marque le rythme des talons qui claquent sur les marches. Les premières mèches brunes ondoient à cette même rythmique. Elles couvrent largement et librement les épaules. Enfin m’apparaît le visage, jeune. Le menton est bien marqué. Rectangulaire et régulier, le visage est partagé par un nez fin qui domine une bouche pulpeuse et rouge. Les lèvres entrouvertes laissent voir une dentition blanche et régulière. Deux yeux gris-vert me fixent, curieux. Sous la frange qui cache le front et arrive au ras des sourcils, ses yeux gris-vert découvrent ma présence, ralentissent. Le staccato des talons aiguilles stoppe. La main se fait lourde sur la rampe. L’immobilisation ne dure qu’un instant. Elle reste là, suspendue entre deux pas. En équilibre entre deux marches. En suspendant son pas, elle retient son souffle, surprise par ma présence silencieuse et statufiée qui la fixe du regard, qui la déshabille. Elle secoue la tête, fait tintinnabuler des boucles d’oreilles cachées par les mèches brunes, et dans un sourire un peu moqueur reprend sa descente. Le pied se fait plus léger, le pas plus souple, plus coulant. Elle est en face de moi. Elle est à côté de moi. Elle me coudoie. Ses yeux me ...
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