1. Trois petits textes...


    Datte: 18/01/2020, Catégories: volupté, revede, Voyeur / Exhib / Nudisme nonéro,

    ... fixent. Ils ne me quittent plus. Me surveillent. Me jaugent. M’épient et finissent par m’hypnotiser. Silencieusement, elle me dépasse. Je ne dis rien. À peine si j’incline légèrement la tête en guise de salutation civile. J’adopte, inconsciemment, cette attitude de soumission courtoise et m’efface devant son attitude naturellement déterminée. Un peu hautaine, elle me frôle, avec insolence. Sa langue humidifie ses lèvres ointes de rouge pour mieux en rehausser l’éclat. Avec son regard pétillant de mille étoiles malicieuses, elle me provoque et vérifie, satisfaite, l’émoi qu’elle déclenche. Tandis qu’elle me toise, son pas s’accélère. Accroché à la rambarde, je la suis du regard. Elle continue sa descente. Ses épaules, soumises à ses faibles enjambées automatiques, soulèvent avec élégance sa coiffure qui retombe en mèches éparses et sensuelles. Elle disparaît peu à peu, absorbée par le dédale de l’entrée. Je n’entends plus que le bruit de ses pas décidés qui se réverbère sur la haute voûte du corridor. Je sursaute au bruit sourd et caverneux de la lourde porte qui se referme. Le bruit se répercute sur les murs. Il monte, m’entoure, m’envahit. Il emplit toute la cage d’escalier avant de s’atténuer, absorbé par l’air. Et le silence redevient maître des lieux. Mais je suis toujours cerné par la vibration de l’air évanescent et odorant. Mes narines frémissent et hument un mélange de musc mêlé aux relents de poussières et de vieilles pierres. Mon regard, perdu vers le bas de la ...
    ... volée, remonte lentement en suivant l’harmonieuse courbe de la rampe en bois et se prolonge au-delà du palier pour monter vers un lanterneau qui éclaire ces lieux d’une lumière douce et tamisée. Lourdement, je sors de mon immobilisme et reprends mon ascension, dopé par le charme de la rencontre qui illumine ma journée et remplit mon esprit d’un souvenir, d’une vision éphémère, mais charmante. Une vision qui, quoiqu’il m’en coûte, me fait toujours préférer les escaliers. Au milieu de la cohue et de la bousculade, j’arrive à m’installer à une minuscule table repérée au fond de la terrasse, à la limite du soleil et de l’ombre de la bâche. En ces belles journées estivales, les places aux terrasses sont chères et c’est avec un sourire de contentement que je prends mes aises sur la chaise de paille tressée. Devant moi, la tablette de marbre est encore couverte des reliefs du repas du client précédent. Le service, débordé par l’heure de pointe de midi, n’a pas eu le temps de débarrasser la table. Après quelques curieux coups d’œil aux alentours et une longue inspection de la rue piétonne qui bourdonne de promeneurs, mon œil est attiré par les restes qui s’étalent devant moi. Une assiette vide et pourléchée, ornée seulement de ses couverts sagement croisés en son milieu. Une tasse à café et sa cuillère délicatement posée en équilibre sur ses rebords. Un verre à pied où stagne encore un peu d’eau. Une petite carafe à moitié vidée, aux inquiétantes craquelures. Sur une serviette en papier ...