Barbara et les Incas - Histoires de Sexe

Barbara et les Incas

... de cette transformation et d’en déduire la cause : tu as changé lorsque la jolie Barbara s’est soudainement envolée pour le Pérou. Sans que nous n’en ayons jamais parlé, je savais l’effet qu’elle te faisait, et j’imaginais – connaissant ton intransigeance éthique – combien ta conscience devait être malmenée par son jeu de séduction. J’avais d’ailleurs constaté ta fougue particulière quand tu te défoulais avec moi avant ou après les entretiens individuels que tu avais avec elle. C’est moi qui me suis occupée de son dossier pour son départ à Lima, et la précipitation ainsi que la faiblesse de fond sur sa motivation professionnelle pour la recherche qu’elle doit mener là-bas m’a tout fait penser à un dépit amoureux. C’est une excellente élève ; elle a donc su argumenter suffisamment bien pour obtenir sa bourse d’études, mais je suis sûre qu’elle s’est enfuie pour tenter de fuir un homme… et que c’est homme, c’est toi. L’évidence de cette démonstration laissait Daniel sans réponse ; la conclusion s’était déjà formée inconsciemment dans son esprit, mais ses barrières morales l’avaient constamment repoussée. Rose profita de son silence pour poursuivre : — Je connais tes convictions ; mais pour une fois, il me semble que tu as tort. La passion qui vous pousse l’un vers l’autre est trop forte pour ne pas dépasser ta déontologie de professeur. Certes, elle est ton élève, mais elle est avant tout une femme ; et le fait que tu sois toujours aussi perturbé des semaines après son départ ...

... montre que l’intérêt que tu lui portes n’est pas qu’une question de phéromones. Il est vraiment dommage que vous n’alliez pas jusqu’au bout de cette passion, même si on ne peut pas savoir quel en sera le devenir.— Écoute, Rose, je te remercie de ta sollicitude, sincèrement. Je ne peux rien nier de tout ce que tu as dit. Mais de toute façon, la question est close aujourd’hui. Elle est partie, je dois l’oublier… et c’est sûrement mieux comme ça.— Quelle résignation ! Je t’ai connu plus résistant ! Tu fais là un piètre Don Quichotte, incapable d’affronter les moulins à vent pour rejoindre sa belle. Je ne peux m’empêcher d’y voir comme une forme de soulagement. Aurais-tu peur ? Qu’est-ce qui t’inquiète donc comme ça ?— Je ne savais pas que tu étais aussi psychanalyste ! Je veux bien m’allonger sur ton divan, mais pas vraiment pour parler…— Excuse-moi ; je comprends que mes questions te dérangent, et rien ne m’autorise à insister de la sorte. Tu vis ta vie comme tu veux. Cela ne me concerne pas, et si tu ne t’engages pas dans une histoire amoureuse, c’est plutôt avantageux pour moi. J’ai plus de chances de te garder disponible pour moi. Mais sincèrement, si je te bouscule, c’est par affection pour toi. Je te sens malheureux et j’ai l’impression que tu passes à côté de quelque chose. Je ne dis pas que tu dois l’épouser, vivre ta vie avec elle, mais tu dois aller au-delà de tes interdits. L’attirance que vous avez l’un pour l’autre est trop forte. Et puis maintenant, elle ne dépend ...