1. Eros et Thanatos


    Datte: 19/02/2020, Catégories: hagé, couleurs, médical, enceinte, volupté, cérébral, revede, nonéro,

    ... D’ailleurs, c’est vous qui faites peur aux collègues. Elle sait, et ça l’amuse. Déjà ça de gagné. Je n’arrive pas bien à voir son visage. Elle est grande et forte, je crois. Oh, non ! Elle est enceinte. Je n’en demandais pas tant, c’est presque rassurant. Alors ça doit être le moment. Pour un petit d’elle, c’est sûr, je veux bien faire de la place. — Qu’est-ce qu’ils vont faire de moi, après ?— Vous vous sentez prêt ?— Je crois que j’ai envie que ça s’arrête— Nous serons ensemble. Je ferai votre toilette, et ils vous emmèneront à côté de la chapelle. Vous croyez en Dieu ?— C’est une femme, noire ? Enceinte ? Et c’est tout doux à côté d’elle ?— Farceur… je ne suis que sa servante, si je crois ce qui est écrit !— Vous pensez aussi qu’après, on reste au-dessus de son corps quelque temps ?— Dans mon village, on le dit, oui. C’est pour ça que je frappe toujours avant d’entrer à la morgue. Pour ne pas déranger.— Vous viendrez m’y dire adieu ? Les autres seront trop contentes d’être débarrassées de moi.— Promis. Mais arrêtez de vous agiter, maintenant. Je finis mes soins aux autres patients, et je reviens vers vous… oooOOOooo — Alors, tu l’as revu, mon petit frère ? Tu t’es décidée à manger ton dessert ?— Je préfère attendre un peu, je n’ai pas trop la tête à ça, ces jours…— C’est le type de la vingt-trois qui te met dans cet état ?— ...
    ... Pas seulement. Plutôt un mec dans le métro en venant ce matin. Il n’a pas arrêté de me mater. Avec un de ces regards méprisant, sans respect. Je me sentais nue devant lui, juste bonne pour l’exciter. Mais je n’ai rien pu faire pour l’empêcher, et ça me fait enrager…— Le petit vieux aussi, il veut te mater. Rien d’autre. Ils sont tous pareils. Pas un pour sauver l’autre… Tu piges ce que tu loupes en faisant attendre mon frère trop longtemps ?— Ça n’a rien à voir. Le petit vieux, il veut juste se rassurer. Et moi, j’ai si peur de la mort que je suis incapable de lui offrir ça. oooOOOooo Je n’ai plus mal. Je ne dors pas, je sens de nouveau sa chaleur. Elle est revenue. J’entends sa voix. Elle chante. Maintenant, je crois qu’elle est en train d’ouvrir sa blouse. Pour quel enfant ? Elle prend mon visage contre ses seins. C’est bon. Je n’ai plus mal. La nuit sent la sueur de femme. Elle glisse un téton entre mes lèvres. Sa mamelle est tellement douce. J’aimerais tirer un peu. Je n’arrive plus à bouger les lèvres, ni la langue. Ça coule quand même au fond de moi. Epicé. Je ne sens plus rien d’autre que ma bouche. Et son mamelon tiède. Une goutte de lait coule. Je dois en laisser pour le petit qui vient. C’est ma dernière gorgée de vie. La boucle est bouclée. Un peu plus que ça même, je ne me souviens pas avoir tété à ma naissance. Lumière… 
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