Le transfert - Histoires de Sexe

Le transfert

... punition. La performance, ce n’est pas compliqué : c’est le temps pour traverser un labyrinthe, ou encore l’appui sur la bonne touche de couleur qui donne le bout le fromage mais pas le coup de jus… La performance progresse avec l’entraînement, une nuit de sommeil, une meilleure alimentation, etc. Là ou ça devient intéressant, c’est qu’on s’est aperçu qu’en enregistrant l’activité neuronale d’une souris progressant dans un labyrinthe, si on la recrachait sur une autre pendant son sommeil, celle-ci révélait le lendemain la même performance qui si elle avait été entraînée sur le labyrinthe ! Je passe les détails de comment faut bidouiller, triturer les ondes émises pour les mettre sous une forme apte à la transmission, mais il y a de quoi écrire un bouquin, non, une thèse, la mienne d’ailleurs ! Bref, après une erreur d’un technicien qu’avait laissé un truc branché toute la nuit, on a été surpris du résultat. Après quinze mille test que je ne détaillerai pas, on est arrivé à la conclusion que ce n’était pas que l’entraînement de la veille qui était passé dans l’autre animal, mais la totalité de l‘esprit de l’émetteur, en tout cas ce qu’on en savait : Euréka ! Réunion secrète dans le bureau du Professeur Nimbus, comme on l’appelait : — Jeunes gens, l’heure est grave ! Pas un mot à quiconque, il faut pousser nos recherches le plus loin possible dans cette direction, ceci sans aucune fuite. Il est bien trop tôt pour évoquer nos premiers résultats, qui, bien qu’ouvrant des ...

... perspectives fantastiques, seraient totalement occultés si par exemple les américains mettaient le paquet sur le sujet. Non, il faut que l’on avance ensemble, que l’on pousse le plus loin possible avant de publier. Si vous me faites confiance, je vous assure qu’en deux ou trois ans, nous serons nobélisables. Comme d’habitude, telle une messe papale, on écoute religieusement. Ça nous fait un drôle d’effet, le mot magique, j’en banderais presque, mais c’est pas le mot ! On se jette un coup d’œil, et d’une même voix, Tiphaine et moi, on dit : — Ça marche ! Après six mois de travail acharné, ça a commencé à donner. Bon, il y a quand même eut des petits couacs. À un moment, on swape un chat avec un chien. Je sais pas ce qui a déconné avec les attaches mais alors, le chat s’est mis à poursuivre le chien en tentant des aboiements bizarres. Le plus drôle, c’était de voire un clebs essayer de faire pfuiiiiii, comme font les chat quoi. La vraie connerie, c’est que la fenêtre du labo était ouverte. Ils ont filé en sautant du premier étage. J’étais moi-même près de cette fenêtre et n’ai eu qu’à pencher un peu la tête pour constater que l’expérience était un succès à cent pour cent. En effet, le clebs poursuivi s’est magistralement récupéré sur ses pattes alors que ce con de chat s’est ramassé sur la tronche. Heureusement que ça donnait sur le gazon. Finalement, on n’a pas eu le temps de se servir du ronron ni du canigou. Les paris pour savoir lequel mangerait quoi allaient bon train. Devant les ...