Le Beaujolais nouveau
Datte: 12/03/2020,
Catégories:
ff,
Collègues / Travail
parking,
fête,
voiture,
volupté,
Voyeur / Exhib / Nudisme
Oral
fdanus,
ecriv_f,
Troisième jeudi de novembre. C’est devenu la tradition, le Beaujolais nouveau fait, ce jour-là, partie de nos vies. Dans chaque entreprise, dans chaque service, la dégustation est de rigueur et, les agapes commençant dès midi, un climat joyeux, détendu, s’instaure. Tant pis pour la productivité, une fois n’est pas coutume, chacun délaisse ses dossiers pour pratiquer les relations humaines. Comme chaque année, spontanément, je me suis proposée pour participer à l’organisation de cette petite manifestation et, dès onze heures, je me retrouve tartinant les sandwiches qui accompagneront nos libations. L’ambiance est à la détente et les plaisanteries fusent entre les volontaires de cette mini-corvée. Rien que des nanas, comme il se doit dans notre société, encore très loin de l’égalitarisme et de la parité. Cinq minutes avant midi, les préparatifs terminés, j’ai le temps de m’éclipser pour mettre un peu d’ordre dans ma tenue et faire un petit raccord de maquillage. Le miroir me renvoie l’image d’une jeune femme moderne, mignonne, sûre d’elle, en totale conformité avec ma réputation de fille entreprenante et capable d’initiatives, autant dans mon travail que dans ma vie privée. Ce jour-là, je me sens particulièrement bien dans mon corps et dans ma tête, à la limite de l’euphorie. Qu’en sera-t-il après quelques verres ? Je rejoins les autres. À croire qu’ils n’attendaient que moi car, à peine de retour parmi eux, le directeur entame, le verre à la main, l’éloge de notre service, de ...
... notre équipe et, bien sûr, du Beaujolais prétexte à notre réunion. Une heure et quelques verres plus tard, l’ambiance est à son comble. Il faut maintenant presque hurler pour avoir un semblant de conversation avec ses voisins, les rires fusent et les attitudes se relâchent. Je me sens gaie, détendue, tous soucis oubliés, je ris comme les autres aux plaisanteries plus ou moins salaces des hommes présents. J’en connais, je dirais personnellement, trois dans cette assemblée. Il y a Gilles avec qui j’ai eu voici un an une aventure sans lendemain, qui me regarde avec des regrets plein les yeux. Il y a Fred avec lequel j’ai eu un flirt assez poussé auquel j’ai mis fin voici six mois. Trop empêtré dans ses problèmes il n’a, à aucun moment, eu envie de transformer cette relation à base de caresses furtives échangées dans les parkings en vraie relation amoureuse. Et il y a David qui lui en est encore au stade de l’adoration passive et n’a pas encore trouvé le courage de se déclarer, de sauter le pas, mais dont les intentions sont, pour moi, aussi visibles que le nez au milieu du visage. Je crois que je vais lui donner sa chance, quitte à le provoquer, comme ça, par jeu… Le vacarme est encore monté d’un cran. C’est à la limite du supportable aussi Élodie, ma jeune collègue, et moi nous sommes-nous réfugiées dans notre bureau où le bruit est moins fort. Ce repli s’est fait après avoir emporté une bouteille et une provision de canapés. — Ouf ! Un peu de calme !— Tu as raison, ça fait un ...