1. L'ascenseur


    Datte: 15/03/2020, Catégories: fhh, Collègues / Travail ascenseur, préservati, Partouze / Groupe fsodo, exercice,

    Malgré l’heure tardive, la chaleur est encore étouffante. Je suis heureux que Clara soit avec notre fils à la campagne pour espérer avoir un peu de fraîcheur, au moins pendant la nuit. Ce n’est pas le cas en région parisienne où les murs accumulent chaque jour un peu plus de chaleur de cet été caniculaire. Leur absence m’arrange aussi car j’ai moins de remords à travailler si tard pour en finir avec cette demande de contrat de recherche à la Communauté Européenne. Cet argent est vital pour pérenniser mon sujet. Il ne faut pas compter sur les crédits du CNRS pour cela. Déjà, il paie les salaires, et ce n’est pas si mal. Donc, en sortant de ma salle de manip où la clim distille aux équipements les 20° C salutaires et où je m’étais installé pour rédiger en paix et au frais ma demande, je replonge dans la fournaise. L’ascenseur aussi est brûlant, mais j’ai la flemme de me payer les quatre étages à pied. Tiens, il s’arrête au troisième ! La porte s’ouvre et je vois monter ma collègue Nadine qui est aussi surprise que moi de nous retrouver. Nadine, voilà un phénomène. Jamais je n’avais rencontré quelqu’un comme elle depuis que je travaille dans la recherche. Oh, ce milieu n’est pas parfait et les egos peuvent être surdimensionnés ; mais elle, c’est le pompon ! Elle me gonfle tellement avec sa supériorité, son arrogance et ses dents qui rayent le parquet que je l’évite et fais le service minimum. Pourtant, aucune compétition entre nous. Pas le même sujet, pas les mêmes ...
    ... financements, et nous ne dépendons pas de la même Section du Comité National qui attribue les promotions. Allez comprendre ! Donc, c’est un bonsoir minimum qui l’accueille. L’ascenseur repart. Une secousse. Il stoppe. Redémarre et s’arrête à nouveau. Elle appuie sur le bouton 1, étage où sont nos bureaux. Rien. Plusieurs tentatives se soldent par des échecs. Reste le bouton « Alarme » qui « n’alarme » personne. Il y a bien longtemps que les gardiens n’existent plus pour entendre la sonnerie. Quant aux services extérieurs, nada. Le panneau, bien en évidence, rappelle que l’on ne doit pas utiliser l’ascenseur – en réalité un monte-charge – en dehors des heures de travail. Eh oui, le travail jusqu’à 23 heures n’est pas prévu dans la fonction publique. La cabine entièrement métallique est une parfaite cage de Faraday, bien sûr imperméable aux portables. Nous échangeons quelques paroles. Je ne la rassure pas lorsque je dis que ma femme ne m’attend pas à la maison. De son côté, son mari ne va pas s’inquiéter car elle lui a envoyé un texto le prévenant d’un retour très tardif pour la même raison que moi. Elle aussi s’est installée dans son labo, au frais, pour rédiger sa propre demande de financement. On est parti pour rester bloqué un bon moment. Heureusement, un rouleau de film à bulles abandonné par un technicien nous permet de nous asseoir relativement confortablement. La chaleur est insoutenable. Nous transpirons. Pour une fois charitable, elle me propose de partager la bouteille d’eau ...
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