1. Une fille à croquer


    Datte: 28/03/2020, Catégories: fh, copains, préservati, pénétratio,

    ... choses que tu n’aurais pas osé faire sans être bourrée ?— Justement. Si je ne peux pas le faire sans alcool, autant ne pas le faire. L’idée de dépendre d’une substance qui va désinhiber mon cerveau me dégoûte. Je préfère être lucide. D’ailleurs toi, tu ne devrais pas mélanger avec tes médicaments… Voilà que je lui sers un laïus sur les méfaits du mélange alcool-antidépresseurs. Tim n’en a cure. D’ailleurs il s’est aussi mis à fumer, et pas que du tabac. Encore un étudiant qui se croit au-dessus de toute dépendance. — Cette fille te plaît ? interroge-t-il en pointant mes derniers dessins.— Oui, mais…— Pas de « mais », bordel, vas-y !— Non, pas ce soir… Deux jeunes filles entrent dans le bar, deux jolies blondes, aussi frêles l’une que l’autre, avec des visages encore enfantins qui trahissent leur jeunesse. L’une porte de magnifiques cheveux longs tandis que l’autre a le crâne presque rasé, dévoilant les nombreux piercings de ses oreilles. — Un vrai camionneur ! s’esclaffe Tim. Dessine-la ! C’est vrai qu’elle a un air dur. Mais à bien y regarder, quelque chose de très doux se dégage d’elle. Je reprends mon carnet et esquisse un portrait de la jeune femme. C’est bizarre, je me sens triste tout à coup. J’ai l’impression de m’abrutir de fatigue pour tromper ma solitude. Le concert est terminé. Je propose à Tim de le raccompagner. Après tout, je n’ai rien d’autre à faire et je suis curieuse de voir son appartement. Je me laisse guider dans la nuit dans un état second. Nous ...
    ... marchons depuis cinq minutes ou peut-être quinze. Je joue distraitement à capturer des créatures virtuelles sur mon téléphone. Les rues sont calmes et désertes. Nous arrivons devant une façade d’un petit immeuble quelconque que je serais bien incapable de reconnaître. Les étiquettes de l’interphone sont sales et arrachées : ça doit déménager souvent par ici. Après avoir gravi l’escalier commun, nous passons la porte d’entrée qui donne directement sur un autre escalier en métal. Encore des marches. Une fois en haut je découvre un charmant appartement sous les toits avec poutres apparentes, petite terrasse, cuisine ouverte avec puits de lumière, salle de bain petite mais lumineuse avec plantes rampant tout autour de la baignoire. Sympa comme tout. Je m’attendais à du bordel partout, comme chez sa mère lors de nos soirées jeux de société. C’est tout le contraire : l’ensemble est bien rangé, et même décoré. Les murs sont couverts d’innombrables dessins à l’aquarelle, encadrés ou simplement suspendus à des cordelettes par des pinces à linge. Beaucoup de sujets sont féminins. Superbe ! J’aimerais maîtriser la mise en couleur moi aussi. Je m’affale sur le canapé et attrape une bande dessinée de la médiathèque dans la pile qui trône sur la table basse. Tim se prépare un casse-dalle après s’être inquiété que je ne manque de rien. Mes paupières sont lourdes et l’histoire ne parvient pas à me captiver. J’abandonne la lecture pour m’enrouler dans un plaid, probablement volé à une compagnie ...