Voir, c'est croire - Histoires de Sexe

Voir, c'est croire

... répondit Raphaël. Marion sourit : — Ne te protège pas derrière Oscar Wilde, il ne faisait pas attendre les femmes dans le froid ! Raphaël lui prit le bras en ajoutant : — Non, lui, c’était plutôt les hommes ! Ils avancèrent sur la place durant quelques mètres en riant puis, tournant à droite, ils s’arrêtèrent devant une enseigne « L’ivresse des Anges ». Marion avoua qu’elle n’y était jamais entrée et Raphaël en fut ravi. — Alors laisse-moi te faire découvrir cet endroit fabuleux. La porte à peine passée, un escalier abrupt, fait de murs blancs, de verre et d’acier, s’ouvrait à leurs pieds. Raphaël passa le premier. — Tu verras, il est plus dur à monter qu’à descendre ! Marion se demandait la raison d’une telle précision. En bas, le maître d’hôtel les accueillit avant de les conduire à travers la salle à manger où Marion découvrit un décor plus chaleureux. Une cinquantaine de personnes dînaient et pas une seule table n’était libre. Alors qu’elle se demandait où ils pourraient bien être placés, le maître d’hôtel ouvrit une porte légèrement dissimulée, qu’ils franchirent devant lui. Il referma la porte sur eux. — En vous souhaitant une agréable soirée. Marion laissait Raphaël la débarrasser de son manteau en parcourant la pièce des yeux. Les murs étaient tendus de velours lie de vin. Des appliques murales en acier brossé diffusaient une lumière douce dans ce cocon de la taille de son salon, et leurs pas étaient amortis par une moquette de la même couleur que les murs. — Si ...

... Mademoiselle veut bien se donner la peine, dit Raphaël en prenant un ton précieux.— Avec plaisir, répondit-elle en l’imitant.— J’ai réservé cette salle afin que nous ne soyons pas dérangés dans notre dégustation. J’ai une petite surprise pour toi… Partie 5 In Vino Veritas — Laquelle ? demanda Marion, posant un regard curieux sur lui— Il m’a semblé comprendre que tu n’étais pas insensible au charme d’un grand vin— Oh, j’irais même jusqu’à dire que j’y suis sensible, le taquina-t-elle.— Alors, prépare-toi à succomber à celui d’un Château Laville Haut-Brion 1998, tout en délicatesse, avant de t’abandonner à la robustesse d’un Château Margaux 1990. Pour ce qui vient ensuite, selon notre état et notre degré de friponnerie, nous le finirons peut-être chez moi…— Le loup envisagerait-il d’amener le petit chaperon dans sa tanière ?— « Petit » n’est pas le qualificatif qui me vient à l’esprit quand je te vois…— Ou alors tu aurais un sévère problème de vue, railla-t-elle.— Remarque, petit pourrait être appliqué à certaines parties de ton anatomie…— Je note que Monsieur est très en forme ce soir ! Assez pour nous servir ? Au centre de la pièce, une table basse avec les flacons déjà ouverts, entourés par deux fauteuils club. Assise face à lui, Marion le regardait servir. D’un geste assuré, il fit tourner la bouteille en la relevant, évitant la goutte si fatale à bon nombre de nappes blanches dominicales. Il lui tendit un verre à demi plein de Graves. Évasé légèrement, le verre laissait déjà ...