En attendant Gulliver
Datte: 15/04/2020,
Catégories:
hh,
hsodo,
Transexuels
ecriv_t,
... buffet se libère, et pour cause, il est presque vide. Je regarde ce spectacle un peu décevant sans me déplacer, et mes yeux, - de dame désenchantée -, croisent ceux du play-boy dont le cercle féminin s’est éclairci, car certaines étaient venues accompagnées et étaient déjà repartis : les vernissages petits fours, et hop, partons !!, tant pis pour l’artiste. Mon air déçu m’est favorable, car cet Apollon bien charpenté vient vers moi un verre à la main, en m’indiquant : « je suis sur qu’une flute de champagne que j’ai sauvée du désastre est exactement ce que vous désirez !! ». Un peu troublée qu’on vienne à mon secours, je tends la main, (un simple bracelet-montre en or au poignet), et prends la flute des mains de mon « sauveur » : « Il est vrai que sans vous, avec la chaleur qui règne sur cette ile grecque, je risquais de mourir de soif, mais il est vrai aussi, qu’une fois désaltérée, d’autres désirs deviendront à leur tour prioritaires !! ». Nous échangeons quelques phrases sur les éphèbes et l’aspect androgyne des éphèbes grecs, et il me fait part de son trouble devant certains corps, dont le sexe peut paraître ambigu, mais toujours porteurs de charme et de désir. Je lui souligne combien, selon un écrivain contemporain : tout homme est une femme, et donne quelques ouvertures sur l’ambigu : Bi, bisexualité, bivalence, sont des mots qui ont pour moi tout leur sens. Pour lui, ce langage parait assez neuf, et je le sens curieux, en écoutant ma voix un peur rauque pour une femme. ...
... Il semble découvrir des indices, et je ris d’un petit rire nerveux : « Peut-être ignorez vous vous-même que vous aimeriez les garçons, entouré de filles comme vous l’êtes ? », et mon interlocuteur de me poser tout de go la question : « et vous pourriez m’aider à le vérifier ? ». Une coupe de plus car la serveuse a sorti une bouteille de derrière le buffet, et nous buvons en nous regardant d’un air un peu amusé, mais déjà visiblement complice, et c’est sur le ton de la plaisanterie qu’il demande à la serveuse si elle se sentirait attirée par une femme comme moi, pour découvrir ses désirs cachés. La réponse de la fille, embarrassée, mais après tout pas forcément hostile, est accueillie avec un bon rire à trois, et il me demande de l’attendre, le temps d’aller faire la bise à ses petites copines encore présentes, mais qui se sont tenues à l’écart, n’ayant rien à faire avec une vieille comme moi. Il fait beau, je mets rapidement ma cape sur les épaules, et mon nouvel ami, il s’appelle Antoine (appelez moi Tony) me propose de me raccompagner. Comment dire non ?, et nous montons dans un fin cabriolet italien, qu’il laisse décapoté, et nous voilà roulant, moi, avec des craintes pour ma perruque, me renfonçant sur le siège pour éviter le vent. Au fond c’est amusant de se prendre pour une de ces « pétasses » de tout à l’heure, et je me fais plus câline, plus douce, et comme on roule en ville, assez lentement, on peut parler, et j’entends mon cavalier me glisser des mots agréables sur ...