Les archers (4) - Histoires de Sexe

Les archers (4)

... elles ont construit un foyer avec des grosses pierres au milieu duquel du bois est en train de brûler. Comme nous avons faim et que je n’ai pas envie d’attendre qu’il y ait de la braise, je dispose des steaks et le foie sur les pierres qui sont assez chaudes, et Mélanie les sale et se charge de les surveiller en les retournant de temps à temps avec une fourchette, pendant qu’Amandine m’aide à tailler une broche en bois pour suspendre les pièces plus importantes au-dessus du foyer quand il y aura moins de flammes. Nous mangeons avec appétit notre viande, qui si elle a le goût prononcé du gibier est quand même excellente, et je constate avec plaisir que ma femme a retrouvé sa bonne humeur. Pourtant elle me dit très sérieusement entre deux bouchées : — Ça serait meilleur avec du pain, et on n’aura plus de sel pour après. J’en étais arrivé au même constat et je lui demande : — C’est important pour notre santé le sel ? — Oui et non. On peut très bien vivre avec celui qui est contenu dans nos aliments, mais c’est un plus au niveau du goût. Et si on en avait en grande quantité on pourrait mieux conserver notre viande, en salant des jambons par exemple. — Si le gibier est abondant, on pourra s’en passer, et puis la viande on pourra toujours essayer de la fumer — Oui. De toute façon on fera avec ce qu’on a, mais quand on sera installés il nous faudra explorer les environs pour rechercher des légumes et des fruits sauvages, car si on ne mange que de la bidoche on va développer des ...

... carences. Je suis content de voir qu’elle a fini par accepter notre situation avec plus de philosophie et que le médecin qui est en elle reprend le dessus. Nous continuons de manger de bien meilleure humeur que quand nous sommes sortis de la grotte ce matin. En regardant ma montre, je me rends compte qu’il n’est pas loin de deux heures de l’après-midi et que le soleil à son zénith est beaucoup plus haut qu’il ne devrait l’être sous cette latitude. Je me demande alors si la terre n’a pas basculé sur son axe à la suite un cataclysme naturel, ou pas…, mais je me dis que ça n’a pas vraiment d’importance. Pendant que nous nous régalons de viande fraîche grillée, les charognards qui n’ont pas manqué d’arriver attirés par l’odeur du sang sont eux aussi à la fête. Qu’ils soient à plumes ou à poils ils se disputent la carcasse du mégacéros à grands renforts de cris et de grognements. Ils n’osent toutefois pas s’approcher trop près de nous car ils nous ont reconnus comme étant des prédateurs, une espèce dominante par rapport à eux. Ils sont quand même assez proches pour qu’on puisse les observer, et je constate que s’ils ne sont pas tout à fait identiques à ceux de là où on vient ils doivent être leurs lointains ancêtres. Je reconnais en effet ce qui ressemble à des vautours et des corbeaux, mais il y a aussi des espèces de hyènes et ces animaux qui nous regardent sournoisement et furtivement m’apparaissent immédiatement comme antipathiques. Quand le reste de la viande est cuit survient le ...