Un futur grisâtre - Partie 2
Datte: 10/05/2020,
Catégories:
Collègues / Travail
uniforme,
bizarre,
policier,
sf,
Résumé de l’épisode précédent :«Un futur grisâtre – Partie 1 »Judith, policière dans un monde devenu apocalyptique suite à un conflit nucléaire, est confrontée à un mystérieux tueur en série qui a fait vingt-quatre victimes en un an. Toutes des jeunes femmes. _________________ – IV – Elle hurlait encore quand elle se réveilla. Elle suait et tremblait de peur. Depuis douze ans, toutes les nuits, son drame la hantait. La mort de son fils l’avait plongée dans un abîme de dépression dont elle n’avait pas encore touché le fond. Et il y avait eu ce conflit atomique qui avait anéanti la moitié de la population et avait fait disparaître le soleil de la vie des survivants. Pourquoi vivait-elle encore ? Qu’est-ce qui la retenait en vie ? Elle ne savait pas pourquoi elle n’avait jamais tenté de se suicider ; peut-être pensait-elle pouvoir retrouver l’assassin de son enfant. Il y avait peu de chance pour que lui-même soit encore de ce monde, mais elle savait par expérience que les plus résistants au mal sont souvent ceux qui sèment la mort et le désastre autour d’eux. Elle ne vivait pas dans ce monde en perdition, elle errait comme une ombre, attendant que les toxines radioactives fassent leur effet et dévorent ses poumons. Elle décida d’aller se laver, à l’eau froide, l’eau chaude étant un luxe qui n’appartenait qu’aux autres, ceux d’en face. Elle changea même d’habits, puis quitta son appartement, sans fermer. Les pillards montaient rarement jusqu’ici. Une voiture l’attendait ; elle ...
... s’installa sur le siège passager sans saluer le chauffeur, un officier avec qui elle avait couché il y a plusieurs mois. Il la déposa devant le commissariat et attendit quelques minutes avant d’entrer à son tour. Il ne voulait pas être vu avec elle : il avait déjà assez souffert la dernière fois. Elle se rendit directement à son bureau, épingla la photo prise la veille avec les autres, puis rangea la deuxième – celle du visage – dans un tiroir fermé à clé. Encore une chose qu’elle faisait sans savoir pourquoi. Le commissaire frappa et entra sans attendre sa réponse. — Judith, on a du nouveau. Le tueur en série a encore sévi cette nuit. Il était le seul à l’appeler par son prénom, qu’elle-même avait tendance à oublier. C’était comme une piqûre de rappel. — On a trouvé le corps d’une femme attaché à un lampadaire. Il l’a violée et lui a coupé tous les doigts et les orteils.— C’est nouveau, ça ; il avait pas encore fait les extrémités.— Puisque vous parlez de nouveautés, j’en ai une autre : on a un témoin. Elles étaient deux quand il les a attaquées. Apparemment, il l’a frappée pour l’assommer pendant qu’il s’occupait de celle qui est morte.— Elle s’est échappée ?— Oui. Il n’a pas du taper assez fort et elle s’est enfuie avant qu’il lui fasse subir le même sort. C’est elle qui nous a contactés.— Où est-elle ?— Ici, dans mon bureau. Le médecin la soigne, elle doit avoir le nez cassé.— Quel médecin ?— Vous en connaissez beaucoup ? C’est toujours le même.— Bon, allons-y… dit-elle en ...