1. Médecin dans une prison de femmes (III)


    Datte: 01/10/2017, Catégories: h, jeunes, médical, religion, complexe, vacances, noculotte, photofilm, init, nonéro,

    ... propriété à bicyclette, j’aperçus la porte ouverte, je n’hésitai pas un instant. Le battant était assez largement ouvert, cette remise ne contenait qu’un amas de vieilleries, en tout cas aux yeux d’un enfant de 12 ans, et un vaste établi posé contre le mur. Le mur au-dessus de l’établi était couvert de pages de magazine grossièrement punaisées. Avant que je ne réalise de quoi il s’agissait, mon regard avait accroché cette photo, une photo que jamais de toute mon existence je ne pourrai oublier, une photo que je n’ai jamais revue et toujours recherchée. Mes yeux déchiffrèrent, sur ce papier sépia découpé dans une revue, les formes d’une femme souriante, accroupie comme une sirène, ses mains soulevant sa chevelure avec art. À l’instant même où je compris que les formes sur sa poitrine étaient des seins et qu’ils étaient nus, la bête s’éveilla pour la première fois sans que je puisse mettre un nom sur le phénomène. Pour la première fois, mon souffle devint rauque, mes tempes douloureuses, car, sur ce mur à côté de cette naïade, étaient épinglées des centaines de femmes nues, des images bistres et sanguines. Certaines étaient debout en sous-vêtements, l’arc clair de leurs gaines soulignant des bas-ventres sans culotte, lisses et vides comme ceux des poupées en celluloïd de mes cousines. Ma respiration était si difficile que je devais garder la bouche ouverte, d’autres femmes presque hilares semblaient heureuses de baisser leur culotte sur des fesses que leurs drôles de poses ...
    ... rendaient encore plus grosses. Sur certaines images, plusieurs femmes - toutes étaient nues - en file indienne, éclataient d’un beau rire joyeux. Mes yeux s’affolaient, allaient de l’une à l’autre, mon corps était bouillant, ma peau picotait, leurs seins étaient si beaux, ils ressemblaient à ces « têtes de nègre » qu’aime tant mon père, avec un petit renflement sur le devant et, posé sur ce renflement, un grain de café. J’étais tétanisé, j’y serais resté si mon regard n’avait pas accroché, dans la masse de ce mur de femmes, tout en bas, à la frontière de l’ombre, une photographie en noir et blanc. Je dus m’en approcher, car c’était un très petit format sur papier glacé, bordé d’une frange crénelée. Sur cette image assez floue et craquelée, il y avait bien sûr une femme nue, mais aussi un homme nu, elle était allongée, l’homme, avec son bras tendu, lui maintenait une jambe en l’air, lui-même était accroupi devant elle comme un gymnaste, un genou plié vers l’avant et une jambe en extension derrière lui, leurs corps étaient presque entremêlés. Brutalement en regardant cette pose étrange, je réalisai qu’aucune des femmes sur les images épinglées n’écartait leurs jambes sauf celle-là. Elle ouvrait de larges cuisses sur une tache noire, centre de gravité de l’image, de laquelle dépassait une matière plus claire, par analogie avec mon anatomie, je compris qu’il devait s’agir du sexe de l’homme et qu’il était collé dans cette masse informe, la bête inconnue s’évanouit instantanément, ...
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