1. Médecin dans une prison de femmes (III)


    Datte: 01/10/2017, Catégories: h, jeunes, médical, religion, complexe, vacances, noculotte, photofilm, init, nonéro,

    ... connotation sulfureuse que le Père lui conférait. Les bons frères de la pension des Rosiers avaient institué un système de délation et d’autocritique tel, que même si d’aucun parmi nous avait eu, comme c’était le cas pour moi, une idée plus réelle de la femme et des choses interdites, il ne s’en serait jamais ouvert aux autres. Alors, aller demander au Père blanc ce que signifiaient ces turpitudes, qu’il stigmatisait à longueur de journée, était un acte quasi suicidaire. Vint le jour de la confession. Durant une semaine, le Père Jacques De M. nous y avait préparés, insistant sur cet instant de grâce, ce face à face entre notre conscience et Dieu, nous exhortant à laver toutes les souillures qui salissaient nos âmes avant de recevoir, en état de candeur divine, pour la première fois au sein de communauté des adultes, le corps de notre Sauveur. Mes nuits furent agitées, tant je luttais contre moi-même et l’envie de cacher mon aventure de vacances, mais que pouvais-je faire ? Dieu allait m’entendre… Lorsque ce fut mon tour, je pénétrai dans le confessionnal, récitai mon acte de contrition et à l’invitation du Père, je confessai les peccadilles de ma vie rangée, les mensonges rose bonbon, les dissimulations domestiques. Je repoussais l’instant de vérité, lorsqu’à mon grand étonnement, le Père me demanda : — Avez-vous des mauvaises pensées, mon fils ?— Des mauvaises pensées ? Comme quoi, mon Père ?— Pensez-vous à la chair ? lâcha-t-il, sèchement. J’étais déstabilisé, affolé, je ...
    ... restai silencieux un moment. — Allons, ne mentez pas à votre créateur, me relança-t-il.— Oui, mon Père, dis-je, timidement en baissant la tête.— Vous avez eu de mauvaises pensées ? C’est bien cela ? insista-t-il.— Oui, mon Père.— Quelles mauvaises pensées, mon fils ? reprit-il, d’une voix suave.— J’ai vu des photos… des photos, comment dire, mon Père ?— Licencieuses ? Je ne savais ce que « licencieuses » signifiait, mais je répondis : — Oui, mon Père, j’ai vu des femmes déshabillées.— Toutes nues ? reprit-il, avec colère.— Oui, mon Père.— Et, où donc les avez-vous vues, mon fils ? interrogea-t-il. Je lui racontai mon aventure de vacances dans le détail, à l’exclusion toutefois de la petite photo et du triangle noir et flou que je ne pus me résoudre à avouer. Je m’attendais, à une réprimande, à des moqueries ou pire encore. J’étais mort de honte, oubliant que ces mots ne pouvaient sortir du confessionnal. Il me questionna tout à coup d’une manière tout à fait inattendue : — Vous êtes-vous touché pendant cette affaire ou après ?— Touché mon Père ? Que voulez-vous dire ? avouai-je avec innocence.— Ah ! Ne commencez pas mon garçon, s’énerva-t-il, avouez que vous vous êtes touché, ne m’obligez pas à vous refuser l’absolution et par conséquent la communion dimanche prochain. J’étais désespéré, je ne comprenais pas à quoi il voulait en venir, honnêtement, à cette époque, je ne m’étais encore jamais « touché », alors pour faire bonne figure et pour éviter à ma famille, la honte de ...
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