1. Prélude - Deuxième partie


    Datte: 02/10/2017, Catégories: amour, mélo, amourpass,

    ... cheveux. Il y a quelque chose entre nous depuis la veille, d’obscur et de vermeil ; je n’arrive pas à me le figurer avec des mots. Peut-être que ça n’a pas de mot. Une sorte de besoin, enivrant, qui nous pousse à nous toucher ; entraînant nos sens sur la dangereuse pente du désir physique. Hier soir, juste avant de me coucher, je t’ai avoué que je ne te détestais pas ; tu m’avais confié tes doutes à ce sujet, un peu plus tôt dans la soirée. Je t’ai dit la vérité, que je ne savais pas quoi penser de toi, mais que ce n’était pas de la haine que j’avais envers toi, bien au contraire ; j’ai ajouté que je t’aimais beaucoup, mais que j’étais désormais incapable de m’attacher à toi. Tu m’as paru confus, alors j’ai lâché le sujet, et je me suis couchée. Un court moment après, je t’ai entendu bouger dans l’obscurité, puis tu es venu sur le lit, où tu m’as entourée de tes bras. C’était un geste amical qui était bien plus significatif qu’une quelconque requête de pardon, contrainte et contrariée. Mais j’ai senti mon corps réagir autrement. En quête de plaisir. Parti à la fugitive conquête du désir. Peu importait, à vrai dire, ces excuses que tu exprimais, ou cette tendresse que tu exhibais, pour compenser le mal que tu m’avais fait ; peu importait tous ces chagrins passés, car ne demeurait en moi que le besoin beaucoup plus trouble et plus profond d’être serrée très fort, plus fort ; de recevoir en moi la puissance d’un mâle que, dans ma prime jeunesse, j’avais voulu de toutes les ...
    ... forces de mon corps. Me traitant d’idiote de réagir ainsi au simple contact affectueux d’un homme, je t’ai prié de dégager très vite, d’une voix plus émue qu’aimable je dois dire. Tu es resté silencieux dix longues secondes, avant de me demander pourquoi. Sans faux-semblant ni pudeur je te l’ai dit : j’avais envie de toi, voilà tout. Toi ou un autre, à ce stade n’importe qui aurait très bien pu convenir, et c’est de cela que j’avais honte. Tu as dû déceler cette angoissante perspective, car tu m’as serrée plus intimement, comme pour me rassurer. C’est à cet instant que mes doutes quant à ton propre désir se sont évanouis ; toi aussi tu ressentais quelque chose. Mais comme je n’ajoutais rien et retenais mon souffle sous le poids de ton corps, tu as fini par me lâcher, lentement, et par regagner ton lit. Nous discutons maintenant de tout et de rien, sous le soleil qui darde d’éclatants rayons sur nos deux corps étendus. Le coin est plutôt tranquille, je me sens libre de mes mouvements, de mes actions, libre de parler et de rire, libre enfin dans ma tête et dans mon corps ; peut-être le sens-tu, car tu me souris encore. C’est fou le pouvoir d’un sourire, j’ai l’impression que toi aussi, pour un temps seulement, tu as laissé tes peines au vestiaire, pour te concentrer sur le présent et sur nous ; un, deux, trois mots, un long silence, nos regards qui s’égarent dans l’immensité du ciel, on se dit tout, on partage le substantiel, celui qui suffit, surtout, celui qui ne pèse rien dans ...
«1234...11»