Prélude - Deuxième partie
Datte: 02/10/2017,
Catégories:
amour,
mélo,
amourpass,
... vie, avant de se laisser aller à se considérer comme une extraterrestre tant ce qu’elle fait paraît si peu lui ressembler. Mais au fond, la question est posée : qui suis-je au juste ? Qui ? Pourquoi m’étonner de cet affaiblissement personnel ? Ne me connais-je point ? Ai-je donc déjà oublié ce qui m’a forgée, ce qui me maintient, ce qui me plaît, ce qui me donne des ailes ? Ce qui me délivre de mes tourments, ce qui me délie de mes chaînes, ce qui me rend telle que je suis réellement ? Quelque part, dans cette âme que je ne comprends pas, et qui m’anime sans jamais me livrer le moindre indice sur ma nature et mes objectifs ? Qui suis-je au juste pour juger de ce que je suis, pour juger de mes actes et de mes envies ? Laissons le soin à d’autres de se charger d’une telle tâche ; après tout, on ne se refait pas, et on ne change pas le monde avec des mots et de l’introspection en veux-tu en voilà. Je ne suis ni un ange, ni une sainte-nitouche, et encore moins une nonne purement vouée à l’amour mystique de Dieu. Moi j’ai besoin de chair, de sang, de chaleur et de sexe, moi j’ai besoin de tendresse, de contact, et aussi et surtout, besoin de plaire et de séduire. Je ne suis ni meilleure ni pire que les autres. Je suis un être humain, c’est tout. Ce désir qui tord mes entrailles, c’est toute ma flamme qui s’éveille et qui me tient en vie, c’est tout ce qui me fait femme. Autant assumer. À défaut d’excuser ou de justifier. Un aspect de soi-même que personne ne tient à découvrir, ...
... peut-être… Mais à te regarder, j’ai plutôt l’impression que toi, tu l’as découvert depuis bien longtemps, ce vêtement qui habille la profonde fureur de nos appétits sexuels, toutes ces choses innommables et immorales qu’on s’empresse de cacher sous d’épaisses couvertures de droiture, de vertu, et de politesse (d’hypocrisie) ; et non seulement tu as découvert cette cape à l’odeur viciée, qui évoque plus le paradis que l’enfer, mais en plus de cela, toi tu t’en débarrasses d’un tour de main, d’un sourire innocent et sincère. Tu endosses tes désirs comme on enfile une nudité angélique ; cette dite nudité qui n’est nullement condamnée par le sens moral tant tu parais si bien assumer ce qu’elle est et ce qu’elle représente. Et pourtant je te le dis, moi, jeune fille si pervertie et si candide à la fois, je te le dis : le sexe n’est jamais innocent. Il y a toujours des conséquences à ce règlement de compte corporel qu’est l’acte de baiser… S’il n’y en avait pas, le sexe ne serait pas entendu comme une nuisance morale, le sexe ne serait pas censuré, et ne serait pas restreint aux seules relations matrimoniales pour être toléré… … Des pensées si désordonnées et si torturées que tu sembles les entendre, à voir ton froncement de sourcils. Ta bouche relâche son étreinte étroite, et tu m’observes avec des yeux plus ou moins douteux. J’étale un sourire sur mon visage comme on étale une miette de beurre sur une tartine. Que dire, que faire, quand son propre corps vous trahit, et vous jette ...