1. Prélude - Deuxième partie


    Datte: 02/10/2017, Catégories: amour, mélo, amourpass,

    ... l’air ; ce qu’expriment les yeux, les mains, la voix, le maintien ; l’hésitation, l’assurance, l’imitation de la puissance, celle qui nous rend les choses plus douces et plus farouches, celle qui nous enthousiasme et qui remplit notre âme d’un long spasme d’excitation et de bonheur. Pour l’heure, je me focalise sur toi et ta présence, je ne vise que la cible de tes sens ; tout est beau et tout est gentil… Est-ce ainsi, les tendres surprises de la vie ? Tu me caresses alors le bras, d’une main presque timide, et je sens mon âme s’emplir d’une liesse à en fondre de satisfaction ; je me sens forte et désirable, je ressens mon être comme je ne l’avais plus senti depuis longtemps : quelque chose de plus haut et de plus enivrant que ce que le quotidien banal lui dicte d’être. Quelque chose de mystérieux et d’indicible, une sorte de courant ardent qui me traverse de part en part, et me donne la pleine sensation d’exister, d’être là, à tes côtés, de ne plus être à l’écart de tes fantasmes ; j’ai tellement envie de me glisser dans ta tête, dans tes pensées, pour savoir exactement ce que tu désires… Et tu me le fais clairement comprendre… Ton regard cherche le mien, le trouve et s’y fixe avec intensité. Sans me quitter des yeux, tu approches tes lèvres, les déposes sur la pointe de mon menton, et l’embrasses avec une douceur remplie de tendresse. Mes sens réagissent à la vitesse de l’éclair ; loin d’éveiller en moi des sentiments amicaux et platoniques, tu déchaînes en moi une fureur ...
    ... à peine contenue. Il me semble que mon désir déborde de son lit de passion extatique. Il me semble, aussi, que c’est exactement l’effet que tu voulais produire… Tu me devines, ou tu me pressens, je ne sais pas vraiment. J’éloigne un instant mon visage du tien pour sonder tes yeux. Ils expriment un besoin muet, mais mutuel, et d’autant plus intense. Ce besoin est un aveu. Ce qui arrive ensuite paraît si naturel. Comme attirées par une lumière envoûtante, mes lèvres, légères comme des ailes de papillon, se penchent vers ta bouche impatiente, et en goûtent longuement le parfum salé et captivant ; je pompe à la source le feu qui me nourrit et me grise ; j’oublie le temps et j’oublie le lieu, j’oublie l’amant, les peines, les adieux ; j’oublie les incompréhensions, les rancœurs, les demandes d’explication, les griefs ; les maux de cœur, les mots sans cœur, le manque, l’absence, le silence, la planque où j’ai caché mes souffrances pour me protéger de tous les futurs salauds qui tenteraient leur chance ; celle où j’ai réfugié mes rêves, mes idéaux, mes regrets, mes trop de ceci et pas assez de cela, mes défauts et mes espoirs trop idiots pour être évoqués ici… ici-bas… Ta bouche m’aspire plus loin, avec violence, et je n’ai aucune peine à te suivre dans cet endroit magique que tu m’offres sur un plateau d’argent. Je t’oublie toi, je m’oublie moi-même, je ne suis plus qu’une lèvre dédoublée qui vit une rencontre du troisième type avec un type qu’elle n’a connu que deux fois dans sa ...
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