Prélude - Deuxième partie
Datte: 02/10/2017,
Catégories:
amour,
mélo,
amourpass,
... dans un océan de perplexité ? Quelle contenance, quelle banalité à lâcher pour rompre la tension qui s’est installée, perfidement, entre vos sens ? Je ne peux plus faire comme si j’étais transparente, comme si mes désirs n’avaient pas d’importance. De l’importance, ils en ont.« J’ai des désirs impurs ! » ai-je envie de crier, comme si j’espérais un pardon, un salut, et pourquoi pas, une expiation de mes fautes. « Mais quelles fautes ? » me crie à son tour mon esprit tourmenté. Quelles fautes ai-je pu commettre qui aient incité cet homme à croire que je pourrais être une proie facile ? Quelles si graves erreurs de jugement ? Quelles fautes qui puissent me condamner pour ce que je viens de faire ? Embrasser un homme n’est pas un crime, et pourtant j’attends un châtiment d’on ne sait où, comme si mon père ou le curé allaient surgir du haut de la colline, pour dévaler la pente vers moi en hurlant :« À mort la traînée ! à mort cette fille de mauvaise vie ! jugeons son crime comme il se doit : au bûcher, au bûcher! » Mais il n’arrivera rien de tel. Je reste là, allongée, les idées confuses, à te regarder comme on regarde un animal exotique dont on ignore la provenance exacte. Il n’y aura pas de curé, ni de père à l’horizon ; si le doigt de Dieu m’a désignée comme la coupable idéale, du moins dût-il décider d’attendre un moment plus propice pour me faire payer mes vices cachés. Ou bien ne me suis-je pas rendue si coupable que cela, après tout. Aucune punition ne s’abattant sur moi ...
... telle une foudre vengeresse, je me mets à peser tout l’enjeu de la situation. Je découvre alors que je suis bel et bien libre. Aussi libre qu’on puisse l’être. Personne n’est là pour me dicter ma conduite, et surtout, personne pour la réprouver et m’accabler de reproches. Tu me fixes toujours, d’un œil lointain et réservé, comme si tu craignais une rebuffade, qui ne viendra pas, bien entendu. Mais je te fais un grand sourire, un de ces sourires si rempli de soulagement qu’on pourrait y mettre toute la bonté, toute la beauté du monde. Si tu savais, Mickey Mouse. Si tu savais toute la distance qu’il y a entre le ciel et moi. Avec une telle distance, je peux agir en toute impunité… Si un danger survient, j’aurai le temps de le voir venir. En attendant, profitons du moment et de la vie. Comme on dit souvent, mais sans jamais vraiment prendre conscience de tout ce que cela signifie,carpe diem. Qui peut me dire de quoi le futur sera fait ? Mourir sans toucher une nouvelle fois la douceur de ta joue, sans goûter la saveur de tes lèvres, sans entendre ton cœur affolé battre à l’unisson du mien ? Ce serait tellement stupide. Et tellement injuste. Si tu savais, Mickey Mouse. Si tu savais à quel point l’injustice pèse sur moi comme un manteau trop lourd. Et à quel point il y a de l’espace entre la Vertu et moi. Comme si je m’en protégeais d’un bouclier de péchés impossible à gracier. Comme la voûte du monde peut être infinie… elle contient toutes mes bassesses, les tiennes, et celles de ...