Didier Renon
Datte: 03/06/2020,
Catégories:
fh,
extracon,
Collègues / Travail
toilettes,
odeurs,
Oral
... de sentir aussi mauvais que ça. Quelques secondes plus tard, l’autre collègue est revenu, ce qui m’a soustraite à ce dérangeant tête-à-tête… mais je n’avais plus du tout l’esprit au travail, j’étais comme traumatisée, téléportée sur une autre planète. Le pire c’est que, de son côté, mon tortionnaire continuait à bosser comme si de rien n’était. Il a fini par sauvegarder le document puis il s’est levé : — Eh bien, je crois que nous en avons terminé, Emmanuelle ! Je me suis redressée dans un état second, sans dire un mot, et j’ai filé tout droit aux toilettes. J’ai retiré ma culotte, c’est vrai qu’elle sentait un peu fort, mais de là à dire que c’était une puanteur… J’avais presque oublié l’incident quand, trois ou quatre jours plus tard, je me retrouve à nouveau seule à seul avec Didier Renon, devant la machine à café. C’est alors qu’il passe près de moi, dédaigneux : — Par contre, cette odeur de parfum bon marché m’insupporte, se contente-t-il d’affirmer, péremptoire. Et il s’en va sans demander son reste. « Eh bien tant mieux, gros con ! Je vais me laver soigneusement tous les jours que Dieu fait, comme ça je n’aurai plus jamais affaire à toi… Ça t’apprendra à faire la négligée, ma fille ! » Curieusement, j’étais un peu déçue. Pourtant, pour moi, ce type était le parfait exemplaire du vrai connard, un petit mec, un vieux débile ringard, doublé d’un incompétent dans son travail, un homme primaire et primate, d’une lourdeur absolue. Je me suis d’ailleurs un instant tâtée pour ...
... aller parler de cet incident à notre chef de service mais, d’un autre côté, c’est vrai que l’incident en question était mineur (juste quelques mots glissés au creux d’une oreille) et je n’aurais quand même pas voulu lui attirer des ennuis pour si peu. Quelques temps plus tard… Le printemps était déjà bien entamé et il faisait vraiment très chaud. Le midi, pendant la pause, je cours comme une dingue dans les grandes surfaces pour faire quelques emplettes. C’est alors que, dans le bus, sur le chemin du retour, je me surprends à sentir mon odeur intime. Il faut bien reconnaître que je sens parfois très fort, j’ai pourtant pris une douche le matin-même ! Ces temps-ci, depuis l’incident, j’ai les narines très sensibles. J’ouvre mon sac à la recherche de parfum pour masquer cette infection quand une idée saugrenue me prend… « Va-t-il une nouvelle fois percevoir mon odeur ? » C’est une idée complètement folle mais je décide de la mettre, malgré tout, en pratique. De retour au travail, je rentre sans raison particulière dans son bureau, il me regarde à peine. Mais je m’approche de lui : — Il doit y avoir un problème dans le dossier Vernaud car, de mon poste, je ne parviens plus à ouvrir le compte-rendu de la dernière audience. Cette affirmation est suffisamment grave pour qu’il s’intéresse à mes dires, pour qu’il consulte immédiatement son ordinateur. Je m’arrange pour être le plus près de lui possible. Evidemment, le compte-rendu est normalement à sa place. Il l’ouvre, positionne le ...