La stagiaire
Datte: 07/06/2020,
Catégories:
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Je prends mon courage à deux mains et, comme une grande fille, je téléphone à mes contacts pour mon stage. Quatre échecs successifs ! Je suis trop déçue, et décide d’arrêter au prochain : — Mr Julien Eynac ?— Oui.— Bonjour, Sandrine Darcourt. Je vous ai adressé mon CV et une demande de stage. Je voulais vous remercier pour le message que vous avez laissé sur mon portable. J’ai bien noté que vous n’engagiez pas de stagiaire dans votre activité. Je souhaiterais quand même vous rencontrer, car mon stage est assez formel, et je pourrais le réaliser chez vous sans vous déranger.— Si je comprends bien, Mlle Darcourt, vous souhaitez faire un stage sans le faire tout en prouvant que vous l’avez fait ?— C’est presque ça, mais, en fait, je suis prête à m’investir. Le but de mon appel est de vous dire que j’ai absolument besoin d’un stage, réel ou non.— Rassurez-moi quand même, ce n’est pas à moi de faire votre rapport de stage ?— Non, non, bien sûr, je m’en charge. J’aurai simplement à comprendre ce que vous faites. Ce sera très court.— En principe, ce qui est court n’est jamais très bon !!!— Euh… euh…— Je suis demain matin à mon bureau. Si vous pouvez passer, je vous recevrai avec plaisir.— D’accord Monsieur. À demain. Je suis troublée par sa voix, son ironie. J’ai peur pour demain. Je n’ai pas l’habitude, mais j’irai. Je suis troublé… quel contraste entre sa voix et la photo que j’avais reçue ! Une photo presque juvénile, et une voix beaucoup plus mature. Bien sur, j’ai dit mes ...
... bêtises habituelles (ah ! Le plaisir d’un bon mot !). J’espère qu’elle ne me prend pas pour un vieux satire. Merde, le portail est fermé. Je ne veux pas qu’il voie que je suis venue en vélo. Je ne pensais pas qu’il ait une propriété aussi grande. Je me barre, c’est trop pour moi. Non, c’est trop bête, j’ai peut-être un stage cool. — Monsieur Eynac ? Bonjour, je suis Sandrine Darcourt.— Je vous ouvre le portail. Mon bureau est à droite de la villa, la porte-fenêtre est ouverte. Quand je vois les 400 mètres qui me séparent de la maison, j’ai l’angoisse qui monte. Est-ce qu’il m’observe ? Pourquoi me suis-je habillée comme ça ? On dirait une élève de primaire japonaise : corsage blanc sans manches, kilt écossais à mi-cuisses, chaussures à petits talons. Heureusement, je n’ai pas mis les chaussettes blanches ! (T’es trop nulle ma fille, il va rigoler !). Profitant d’un arbre, je sors les pans du corsage de mon kilt pour faire « décontractée ». (Mince ! Je ne suis pas épilée : s’il voit mes jambes, il va croire que je tiens du singe ! Oh, bonne fée, si tu es gentille, porte-moi chance !). Ça y est : il est à la porte de son bureau et me voit venir, moi qui marche comme un canard ! Il doit se marrer derrière sa moustache. Quand même, pour un vieux, il n’a pas l’air trop mal. En plus sa baraque, ça le fait !!! Depuis son appel, je suis fébrile. (Tu te crois jeunot et attirant, vieux croûton !) Je l’observe dans l’allée, son kilt et ses petits talons laissent découvrir de longues jambes. ...