1. Las Majas


    Datte: 09/06/2020, Catégories: fh, nympho, gros(ses), grosseins, fépilée, Collègues / Travail école, telnet, hdomine, vengeance, chantage, cérébral, odeurs, Oral pénétratio, fsodo, attache, yeuxbandés, humour,

    Il me semble qu’il m’aurait fallu des mois pour la trouver, des années peut-être. J’aurais passé des heures à faire le guet à la recherche illusoire d’un signe, d’un indice. Des journées d’attente gaspillées au lieu d’aller chercher du boulot. Des nuits entières à lui tirer patiemment les vers du nez. Des mois d’efforts secrets. En vain. Et il ne m’aurait sans doute pas fallu plus de trois minutes pour obtenir un rendez-vous si je le lui avais demandé gentiment. Peut-être. Je ne sais pas. Pourtant, je n’ai ni perdu mon temps, ni décidé d’en gagner. Je crois que la situation me plaisait telle quelle, ambiguë et délicieusement perverse. C’était une relation qu’aucune autre femme n’aurait pu me faire connaître. Cela faisait un an que nous entretenions un contact quasi quotidien. Au début, c’était elle qui m’avait contacté, suite à un quiproquo. J’avais publié sur le Net une sorte d’historiette érotique, et elle avait cru reconnaître le style d’une de ses amies. Après son premier e-mail auquel j’avais galamment répondu, elle m’avait initié à MSN, exécrable technologie consistant à écrire vite n’importe quoi et à s’en mordre les doigts l’instant d’après. Cela semblait lui convenir mieux qu’à moi. Elle avait l’habitude d’écrire, le faisait spontanément ; j’étais un besogneux, un bûcheur laborieux qui torturait chacune de ses phrases jusqu’à l’écœurement. Elle m’avait dit s’intéresser à l’art et peindre en dilettante. Elle était mariée, trois enfants, apparemment enseignante à ...
    ... Toulouse. Elle travaillait comme quatre et était sans doute bien établie. Je n’étais pas certain qu’elle fût heureuse ainsi, mais je n’avais jamais osé le lui demander. C’était bien ma seule pudeur, d’ailleurs. C’est drôle, en y repensant, comme je trouvais indécent de lui parler de son bien-être ou de sa vie sociale, alors que je lui posais avec un plaisir sans cesse renouvelé les questions les plus indiscrètes sur ses goûts sexuels et ses perversions secrètes. À chacune de mes questions, elle répondait sans détour. Elle était aussi franche que j’étais fourbe. Je ne lui voulais aucun mal, bien sûr, mais je prenais un réel plaisir à manipuler – habilement, je vous prie de croire – ce cerveau féminin en ligne sans rien dévoiler de ma propre personnalité. Par jeu ou par lâcheté, j’avais même enrobé mon vénéneux personnage d’un épais tissu de mensonges. Elle m’avait dit s’appeler Aude, ce dont je n’ai jamais douté, et je lui avais balancé un nom bidon, comme ça, par principe. Du coup, elle m’appelait Franck. Ça m’allait bien. Pour compliquer la chose, je mêlais çà et là des fragments de vérité à mes élucubrations, mais j’y ajoutais chaque fois trois mensonges pour faire bonne mesure. Elle me croyait dessinateur en Ariège, marié et père responsable, un salaire confortable, alors qu’aux antipodes de sa vie familiale mouvementée, je n’avais ni femme, ni travail, ni argent, ni problèmes. Le seul sujet sur lequel j’étais sincère, c’était le sexe. D’ailleurs, pour être honnête, il n’y ...
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