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Souffler n'est pas jouer (1)
Datte: 10/06/2020, Catégories: Partouze / Groupe
... des yeux les regards de ses accompagnateurs. Ceux-ci semblent soulagés de voir que la femme qu’ils prénomment Caroline vient de réussir un superbe point. Elle cherche un autre chemin pour faire empocher une autre bille. Les autres se taisent, comme pour admirer la cambrure des reins de ce petit bout de femme qui prend des positions étranges. Quand elle se décide à propulser la boule blanche vers un autre point numéroté, tous retiennent leur respiration. Le coup n’a pas été franc, pas appuyé suffisamment, mais la sphère verte percutée se dirige tout de même dans la direction de la poche vers laquelle l’impulsion de la canne l’a envoyée. Elle vient mourir au bord de ce gouffre noir, sans s’y perdre et c’est à l’homme aux cheveux coupés courts de prendre la main. Ses lèvres se retroussent, babines de loup qui passeraient facilement pour un sourire. La craie bleue fait un bruit bizarre en frottant sur le bout mince de la canne qu’il tient. Alors, commence pour lui, un festival où aucune part n’est laissée à la chance. Pas de hasard dans tout ceci. Le rack s’annonce mal pour la dame qui voit une à une les autres billes s’enfoncer dans les poches prévues à l’avance par son adversaire. Lui aussi prend des postures qui défient les lois de la pesanteur. Et il ne reste plus que trois billes sur la table, dont une jaune et la noire. Celle-ci devant être la dernière à trouver une place dans un trou. D’un rapide calcul, la brune sait qu’elle a encore perdu cette manche et du même coup le ...
... jeu. Ce qui va lui couter un maximum d’argent à verser à son vainqueur. Le globe blanc frappe le jaune, zigzag un court instant et s’engouffre dans le coin que le joueur vient d’annoncer. Reste la bille noire et elle aussi coule tranquillement dans les entrailles de la table. Caroline mentalement fait ses comptes. Si elle ne s’est pas trompée, c’est deux mille euros qu’elle doit à son gagnant. Elle ne possède pas la moitié de cette somme. Et elle sent pour un instant un vent de panique lui parcourir l’échine. On ne rigole pas avec les dettes de jeux, dans le milieu où elle se trouve ce soir. — Alors ma belle ! C’est le moment de passer à la caisse. Qu’en pensez-vous ? Je dois reconnaitre que vous m’avez donné du fil à retordre. — Je peux vous faire un chèque ? — Vous connaissiez les règles avant de jouer n’est-ce pas ? Que du cash ! Pas question de chèque ou autre dans ce domaine. Ne me dites pas que vous n’êtes pas en mesure de me régler votre dette ! Caroline baisse la tête. Elle se sent rougir comme une pivoine. Merde, c’est compliqué, elle était si certaine de gagner. Saloperie de chance qui n’était pas au rendez-vous. Comment se sortir de ce mauvais pas ? Le mec avec sa coupe militaire n’a pas l’air très commode. Il n’a pas du tout le sourire. — Je peux vous amener l’argent demain. Je suis réglo, le patron peut en attester. Je n’ai qu’une parole. — C’est ennuyeux ça, ma petite dame. On ne joue pas quand on n’a pas de tunes. Vous devriez le savoir, non ? Je ne fais jamais ...