Ma colocataire (6)
Datte: 11/06/2020,
Catégories:
Lesbienne
La belle inconnue se dévoile . Le lendemain, je suis arrivée au foyer vers vingt heures, après une colle de maths plus qu’éprouvante. Une mauvaise soirée s’annonçait ; je devais préparer une interrogation écrite surprise de chimie que ne manquerait pas de nous donner le prof. Les anciens nous avaient renseignés sur ses petites manies ! J’étais donc d’humeur sombre. Magalie me sauta dessus, alors que je n’avais même pas posé mon cartable sur le bureau. — Le mystère de l’inconnue s’éclaircit ! La tête prise entre mes nombres complexes de l’après-midi et les hydrocarbures cycliques saturés du lendemain, j’éructai quelque chose qui pouvait passer pour une marque d’incompréhension. — Oh, réveille-toi ! s’écria Magalie. La nana à qui j’avais, la veille, dans le métro, montré que n’avais pas de culotte avait glissé un papier dans le sac de ma copine. Elle me le tendit. Je me suis rappelé alors que la femme avait griffonné quelque chose sur un bout de papier, avant de descendre sur le quai. Je pris le billet, le lus. L’écriture était élégante, ce qui était une performance dans le métro. « Depuis le Louvre, je vous ai suivies et j’ai assisté à vos péripéties, de loin malheureusement. Ma persévérance s’est vue récompensée dans le wagon du métro. L’intérêt de l’exhibition, n’est-ce pas, c’est d’avoir des spectateurs. Je vous attendrai sur le pont des Arts entre 18 et 19 heures les trois prochains jours, s’il ne pleut pas. » Magalie ne me quittait pas des yeux pendant que je parcourais ...
... le message. — Bon, t’as lu ? Alors, ne reste pas là comme une gourde... tu viens dîner, sinon, dans dix minutes, il n’y aura plus rien. À la cantine, nous nous sommes à nouveau retrouvées à côté des prépas HEC. J’avais du mal à imaginer que parmi ces filles, quelques-unes finiraient PDG. J’ai croisé plusieurs fois le regard de celle qui, la dernière fois, m’avait regardée d’un drôle d’air. Magalie qui surprit l’un de nos échanges me murmura : — Cette fille n’est pas claire, je te raconterai. Nous sommes remontées dans la chambre. Dans l’escalier, Magalie me confia qu’elle la croisait chaque fois qu’elle allait dans les sanitaires : — Elle y passe sa vie, ajoute-t-elle. Ou bien elle a une toute petite vessie, ou bien il y a autre chose. — Elle n’arrête pas de me regarder, ça me met mal à l’aise. — Pareil pour moi. Elle te plaît ? — Physiquement, elle n’est pas mal, mais tu t’occupes si bien de moi que je n’ai pas envie de regarder ailleurs. Quand on eut refermé la porte de la chambre, Magalie me mit en garde : la direction du foyer n’avait pas la même ouverture d’esprit que nous. Il ne faudrait pas que... Magalie s’interrompit. — Bon. On bosse jusqu’à onze heures, et après on parlera. A l’heure dite, j’ai rangé mes cours de chimie, rassurée. J’étais prête pour l’interrogation écrite. Je me suis déshabillée, ai enfilé ma chemise de nuit selon la technique des bonnes sœurs, dont je ne m’étais pas débarrassée, alors que Magalie et moi, nous n’avions plus rien à nous cacher. En ...