Ma colocataire (6)
Datte: 11/06/2020,
Catégories:
Lesbienne
... riant, elle me le fit remarquer. Dans les sanitaires, j’ai croisé la prépa HEC qui me fixa comme si elle avait envie de m’adresser la parole, et qu’elle n’osait pas le faire. Dans la chambre, Magalie était déjà couchée. Je me suis assise au bord de son lit. — J’ai une idée du sujet dont tu veux me parler. Quel est l’intérêt d’en discuter puisque tu as déjà décidé d’y aller ? Magalie me gratifia d’un grand sourire, des paillettes dorées s’allumèrent dans ses yeux bruns. Elle s’étira comme un chat, un membre après l’autre. Bien sûr qu’elle avait envie d’y aller ! — Je note que tu ne dis pas non. Ta belle inconnue m’intrigue encore plus depuis qu’elle sème des messages dans mon sac. Et puis, elle a raison : l’exhibition ne vaut que si l’on a du public. Or ce que tu as à montrer mérite plus que moi, comme seule spectatrice. Je réagis à cette nouvelle sournoiserie : — Parce que tu t’exclus de l’affaire ? Je te rappelle que le message s’adresse à nous deux. — Admettons. N’empêche que si elle nous a suivies, c’est toi qu’elle a vue s’exhiber : elle t’a vue enlever ta culotte, faire pipi dans la rue, te montrer à un voyeur et enfin faire un magnifique numéro dans le métro. Oui, j’avais fait tout ça et, en y repensant, une douce chaleur se propagea à nouveau dans mon ventre. — D’accord, dis-je, on va au rendez-vous. Mais comment imagines-tu l’affaire ? Magalie s’appuya sur un coude, puis s’assit dans son lit pour marquer l’importance du moment. — On inverse ce qu’on a fait ...
... aujourd’hui. Tu auras une culotte et moi pas. Et tu mettras une minijupe. Je te prêterai une des miennes. Sans transition, elle ajouta : — A ton avis, j’enlève mes poils ? — Non garde-les ; comme ça, on lui offrira un spectacle varié. — Donc rendez-vous demain à six et demie à l’entrée du pont des Arts, côté rive droite, conclut Magalie en éteignant la lumière. Elle ajouta : — Et pas de plaisirs solitaires ce soir, il faut que tu sois en forme... pour ton interrogation de chimie. Le lendemain, je me suis assez bien tirée de l’interro-surprise, qui porta, comme prévu, sur le benzène. Au réfectoire, des élèves de seconde année, les 3/2 comme on les appelle, déclenchèrent un chahut à coups d’artichauts. Elles s’en servirent comme projectiles balistiques contre nous, les premières années, les bizuts. Dans la ligne 1 du métro, j’ai repensé à tout ce qui s’était passé pour moi ces derniers temps, ce qui m’a donné des frissons d’angoisse : j’étais loin d’être une pro blasée de l’exhibition. Le matin, avant de partir, j’avais mis la minijupe que Magalie m’avait prêtée, et j’avais fait sensation au lycée. Magalie m’attendait, assise sur les marches qui donnaient accès au pont. Nous étions habillées presque pareil : chemisier blanc, minijupe bleu pétrole pour ma colocataire, vert anis pour moi, et nous avions l’une et l’autre des ballerines aux pieds. Magalie m’avait conseillé de mettre un slip blanc semblable à celui qu’elle portait la veille. Nous nous sommes regardées : nous avions presque ...