Le docteur Robert Shank - Histoires de Sexe

Le docteur Robert Shank

... en moi.— Non, rien. Occupez-vous de vos orgasmes, vous deux ! Moi, il faut que je discute avec le docteur… Je tirai le petit homme de force jusqu’au fond de la pièce et le jetai sur une chaise, puis je reculai sans le quitter des yeux pour aller me saisir du revolver qui traînait toujours par terre. Je revins m’asseoir près de lui et maintins le revolver braqué vers son visage : — Je vous écoute, docteur… Il continua à me répondre par la pensée : — Ces deux créatures, à qui vous avez appris la fornication… ces deux créatures font partie d’une espèce qui représente probablement la plus ancienne et la plus pure forme de vie de tout l’univers ! Vous m’entendez ? J’acquiesçai d’un clignement de paupières. Il continua : — Les représentants de cette espèce existent pour la plupart depuis plusieurs milliards d’années, et sont vraisemblablement même apparus très peu de temps après le big-bang. Mais vous ne savez sans doute même pas ce qu’est le big-bang… Agacé, je déviai très légèrement le revolver et pressai sur la gâchette ; la balle dut siffler aux oreilles du docteur, qui sursauta de frayeur ; il y avait un trou dans le mur derrière lui. — Je n’aime pas qu’on se foute de moi, docteur… Il y eut un silence, que ne troublèrent que les gémissements croissants du faux Gufti et de sa Juliette qui copulaient sans la moindre gêne derrière moi. Le psychiatre continua à me télépather : — Ces êtres jouent un rôle fondamental dans la stabilité des systèmes galactiques. Je pourrais vous ...

... expliquer mais ne vous comprendriez sans doute pas. Comme je tripotai ostensiblement l’arme à feu, il se reprit : — Ce sont eux qui assurent l’équilibre des échanges de charges électriques qui proviennent des chocs entre particules à très grande vitesse et qui compensent les pertes qui peuvent découler d’un excès de force électrofaible dans un…— Okay, okay, ça va ! le coupai-je. Disons en effet que je ne comprendrai sans doute pas. Et alors ?— Alors ? Eh bien i… Il s’interrompit car deux longs hurlements montèrent derrière moi et s’arrêtèrent net ; je ne me retournai pas, habitué, mais le psychiatre observa attentivement l’orgasme qui venait de secouer les deux extra-terrestres. J’entendis bientôt le très léger bruit produit par les corps qui reprenaient forme. — Vous disiez, docteur ?— Imaginez qu’ils n’assurent plus ce rôle, que se passerait-il ?— C’est vous qui allez me le dire…— Eh bien… je n’en sais rien, à vrai dire, mais je ne préfère pas le savoir…— Mouais… et pourquoi ne l’assureraient-ils plus ?— Regardez ce que vous avez fait de ces deux-là ? Depuis qu’ils vous ont rencontré, ils ne parlent plus que de sexe et d’orgasme ! Et puis tenez ! Les voilà qui recommencent à se peloter ! À peine reformés ! Mais évidemment, ils retrouvent à chaque fois un corps tout neuf !— Eh ben c’est que ça leur plaît ! Et puis mettez-vous à leur place, s’ils s’emmerdent depuis le big-bang et qu’ils découvrent enfin un truc sympa…— Ils ne s’emmerdent pas, monsieur ! Ces êtres n’ont pas de ...