1. La bénédiction (1)


    Datte: 07/08/2020, Catégories: Inceste / Tabou

    Je ne me suis jamais vraiment senti à ma place dans ma famille. C’est peut-être un sentiment universel qui touche tous les ados, mais j’ai la prétention de croire que j’avais moi de bonnes raisons de me sentir à part. Déjà, j’étais le seul garçon dans la famille. Mon père, lorsqu’il était encore en vie, était routier international et partait donc plusieurs semaines d’affilée sur les routes d’Europe (voire d’Asie), avant de rentrer quelques jours, jours qu’il passait enfermé avec ma mère dans leur chambre, puis enfermé dans le garage avec sa si précieuse Cadillac, qu’il retapait en permanence et ne démarrait jamais, et qu’aucun de nous — pas plus ma mère que mes sœurs ou moi — n’avions le droit d’approcher. C’est donc un quasi-étranger qui mourut dans ma onzième année, dans un accident de la route quelque part à l’est de l’Allemagne réunifiée. Un convoi militaire transportait des chars sur des remorques, et l’une d’elles, mal attachée et datant de l’ère soviétique, brisa son lien et se sépara du camion qui la tractait en haut d’une montée. Mon père, qui à ce moment-là s’apprêtait à entamer la montée ne put rien faire d’autre que de regarder l’insolite engin foncer sur lui à tout vitesse. Voyant la mort venir, je suis certain qu’il a pensé une dernière fois à sa Cadillac, regrettant de ne l’avoir pas plus roulée, et s’inquiétant pour son avenir. L’armée allemande, reconnue responsable de l’accident, versait depuis une coquette somme chaque mois à ma mère, qui put ainsi nous ...
    ... élever dans le confort en ne travaillant qu’à mi-temps comme secrétaire médicale chez un ophtalmologue. Par « nous » j’entends « mes deux sœurs et moi ». L’aînée, Natasha, avait deux ans et demi de plus que moi. Titulaire d’un BEP de garagiste (le nom officiel était bien plus pompeux, « Maintenance des véhicules et des matériels, Dominante voitures particulières »), elle travaillait dans un petit garage de la ville voisine, mais continuait à habiter avec nous, pour une raison qui m’échappait complètement, tant je n’avais pour ma part qu’un désir : finir mes études secondaires pour filer à l’université, et habiter loin de Charanty, notre village nivernais paumé. Physiquement, Natasha était grande et athlétique (elle passait plusieurs heures par semaine dans un centre de fitness), avec de petits seins qu’elle n’enfermait jamais dans un soutien-gorge, et qui pointaient fièrement sous les chemisiers qu’elle aimait tant porter. Elle avait un look un peu garçonne, avec des cheveux courts coiffés en bataille d’un roux profond. Ses yeux étaient verts et surplombaient un nez aquilin, et une bouche aux lèvres si fines qu’elles semblaient disparaître lorsqu’elle était concentrée. Un tel bout de femme dans un milieu si masculin attirait le regard de bien des hommes, ce en quoi la nature est mal faite, puisqu’elle avait une nette préférence pour les femmes, ce qui était parfaitement accepté sous notre toit. La cadette, Samantha (mes parents avaient vraiment mauvais goût pour les prénoms…) ...
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