1. Un conte de Noëlle


    Datte: 13/10/2017, Catégories: fh, ff, fbi, prost, gros(ses), amour, Oral conte, mélo, humour,

    ... vu. Et voilà mon mobile qui grelotte contre mon sein : — C’est moi. T’as rendez-vous avec Nadine, samedi soir, vingt et une heures. C’est au 43 rue Saint-Augustin ; maison bourgeoise, elle sera seule. Sois à l’heure, tu repars à onze heures, entre-temps tu te démerdes. Elle semble facile, pas très exigeante, tu me raconteras. Ah, très important ! Avant toute chose, tu prends la monnaie ! Naturellement, des espèces, rien d’autre, nous avons convenu de trois cents euros, ça fait six billets de cinquante, tu mets ça dans ton soutien, pas dans ton sac, si elle veut te palucher les doudounes, tu vois ! Mais le blé, tu le perds pas de vue, okay ? T’as tout compris ? Elle me fait tout répéter plusieurs fois, ce que je fais mécaniquement, tellement je suis abasourdie. Alors c’est parti ! Je vais aller sonner chez une rombière pour lui pétrir ses bourrelets, lui ramoner la chatte, et quoi encore ? Pas l’embrasser, j’espère, ça non ! Ma nuit est agitée, je fais d’étranges rêves, un peu cauchemars même ; le vendredi s’étire, toujours pas le moindre contact avec Sandrine, la gredine me fuit, c’est clair. Samedi, la voilà qui débarque sans crier gare et m’entraîne dans les boutiques. Nous parvenons à dénicher un tailleur-pantalon noir qui me va et pas trop cher, un top vert d’eau sans manches avec de la dentelle ton sur ton, je mettrai mes sandales noires à talon. Un ensemble culotte et soutien-gorge très sage, mais bien fabriqué. On est encore fin septembre, il fait trop chaud pour ...
    ... mettre des bas. Me voilà équipée, Sandrine me fait l’avance de frais. Elle m’explique qu’elle va me construire une image qui me vaudra une clientèle "bien comme il faut" – ce sont ses propres termes ! Bientôt l’heure d’y aller, le trac me gagne de plus en plus. Je m’envoie un petit coup de scotch sec pour me calmer les nerfs et me voilà partie. La circulation est fluide, je suis à pied d’œuvre en moins d’un quart d’heure. Un dernier coup d’œil dans le rétro, j’ai un peu le nez qui brille mais tant pis, je n’ai pas de poudrier, je frotte avec un kleenex. Au 43, je sonne, la porte s’ouvre après cinq secondes, c’est une jolie brune, la quarantaine épanouie, un peu plus grande que moi. Nous nous saluons "Noëlle, bonsoir", "Nadine, entrez, je vous prie", je la suis dans un salon. Tout est très cossu, meubles anciens de fruitier blond, tapis noués, odeur de cire d’abeille. Quand je la quitte, il est presque minuit ; je marche sur un nuage. Tout a été si facile, si agréable… Avant même que je réclame quoi que ce soit, elle m’a remis les billets, pliés dans une enveloppe, s’il vous plaît ! puis elle m’a expliqué, en toute simplicité, que c’était pour elle la première fois ; pour moi aussi, lui ai-je révélé. Nous avons éclaté de rire. Elle m’a dit que son mari avait, une fois de plus, foutu le camp pour voir un match chez un ami. En fait, elle est pas sûre du tout que ce soit bien un match, mais elle s’en moque éperdument. Son mari lui est devenu indifférent. En surfant sur internet, ...
«1234...10»