Double trouble
Datte: 29/09/2020,
Catégories:
fh,
couleurs,
extracon,
Collègues / Travail
Oral
fgode,
pénétratio,
fsodo,
La fonction publique a cela de particulier qu’elle est une majoritairement féminine. On retrouve les femmes malheureusement souvent dans les fonctions les plus ingrates et les moins considérées, le patriarcat latent de notre société laisse les postes de direction souvent aux hommes. Mais du coup quand on est comme moi, un homme relativement jeune dans un poste sans grandes responsabilités, on pourrait croire que je suis chanceux de me retrouver entouré de beaucoup de femmes, si l’on est un tant soit peu coureur de jupons. Ce n’est pas mon cas d’une part, et d’autre part ces femmes sont souvent mères de familles, mariées, et parfois d’un certain âge. Rien de vraiment affriolant, on est bien loin du cliché d’un service rempli de jeunes femmes prêtes à nous réconforter. Mais surtout, je suis considéré parfois comme quelqu’un d’un peu à part et comme un électron libre dans mon service. En effet, je travaille dans l’aide à la recherche de financements pour les structures publiques. Je passe donc une très grande partie de mon temps sur des tableaux dynamiques Excel infernaux, je suis contraint de chipoter sur les rédactions des dossiers de subventions, sur des arrondis de centimes, sur des procédures… Rien de très passionnant. Les gens qui ne travaillent pas directement avec moi ne comprennent pas exactement ce que je fais. Les autres le comprennent à peine mieux. Mais si je ne suis pas là, plein d’actions publiques n’auraient pas lieu, et on me laisse relativement tranquille ...
... pour me laisser travailler tranquillement. On se dit souvent « On ne comprend rien aux chiffres, autant laisser cela à ceux qui savent faire. » Je m’autorise dans ce milieu guindé et parfois un peu réac’ des familiarités ; je fais passer mes idées par l’humour et j’essaie d’éviter toute langue de bois administrative. Même si c’est compliqué. Inutile de vous dire que les secrétaires ne me considèrent pas vraiment, d’autant plus que je n’apprécie pas spécialement leur compagnie. Je ne m’intéresse pas trop à leurs histoires qui tournent autour de leurs mômes à l’école, de leurs maris, de leurs vacances à Narbonne… Rien de méchant, c’est juste que je ne me sens pas concerné. Et je me suis fait un point d’honneur à rester relativement neutre avec les autres femmes de mon service : je n’ai pas spécialement envie qu’il y ait des rumeurs sur moi ou des suspicions, c’est déjà assez déprimant. Mais souvent il m’arrive de quitter mon bureau pour des réunions à l’extérieur pour aider d’autres structures qui ont besoin d’aide sur la recherche de financements. Et de temps en temps je tombe sur des femmes de mon âge, intéressantes, concernées par leur boulot et qui se donnent du mal. Ce fut le cas avec deux collègues qui travaillaient dans des services « jeunesse » de deux villes différentes. La première, Sandrine, semblait un peu plus jeune que moi et venait d’arriver sur un poste où on lui mettait la pression pour obtenir les financements nécessaires, sinon son poste sautait. Elle était ...