Prostitutions - Histoires de Sexe

Prostitutions

... une foule de bœufs en attente d’ivresse. Tony courait dans tous les sens. — Hey, ma jolie ! beugla un de ces lourdauds en attrapant Laetitia par l’épaule. Ça te tente de finir la soirée avec moi ?— Non mon gros, lui répondit-elle en se serrant contre moi, désolée, mais mon mec serait sans doute pas d’accord. Du coup le gros en question saisit le bras de Pauline. — Et toi, ma belle ?— Non, c’est bon, c’est aussi mon mec… Le type, dans un réflexe, me lança un regard respectueux, mais se reprit rapidement pour m’engueuler : — Tu pourrais partager, l’ami ! Cinquante euros pour toi si tu me laisses une heure avec tes poulettes !— Va te faire foutre ! lui proposai-je. Mais ça ne l’amusa pas ; il sauta de son tabouret pour m’agripper par le col en braillant. J’étais toutefois bien plus frais que lui, et en lui balançant un grand coup de genou dans le bide, j’obtins qu’il m’écoute sans plus me faire chier. — On cherche Paloma. Il trouva malgré tout la force de se marrer. — Ha ha ha ! Paloma ? Ce vieux débris ? Je vous souhaite bien du courage !— Où est-ce que je peux la trouver ? grognai-je en soulevant le mec par son tee-shirt. Il tendit un doigt vers le fin fond du rade, où trois ou quatre épaves semblaient vouloir négocier quelques minutes avec des filles aussi abîmées qu’eux. Je lâchai le type et m’y avançai en prenant les mains de Pauline et Laetitia, qui me suivirent avec méfiance. Elles étaient de loin les seules belles nanas du troquet et tous les gars ou presque les ...

... regardaient avec des yeux salaces. — Nous cherchons Paloma, tentai-je en anglais auprès d’une greluche à moitié dévêtue qui papouillait plus ou moins avec un mec complètement cuit.— Faut croire que vous aimez la viande avariée ? me répondit-elle. Mais oublie cette vieille truie ! Pour deux cents euros, je te ferai découvrir la cravate d’Amsterdam et la brouette hollandaise ! Devant la tronche peu avenante de Pauline, elle crut bon d’ajouter : — Et crois-moi, tes copines ne seront pas en reste… On ne sut même pas quoi lui répondre, mais notre gueule pas joice dut suffire, car elle finit par tourner la tête derrière elle en beuglant : — Paloma ! Du monde pour toi ! Une vieille grognasse pas jolie s’amena finalement, décharnée et maquillée comme pour Carnaval, et nous gratifia d’un sourire mollasson. — Cent cinquante pour une demi-heure. Deux cents pour une heure. Quatre cents pour la nuit.— Faudrait être motivé, rigola Pauline à voix basse, en français. Mais la vieille Paloma devait comprendre notre langue car elle se mit à l’engueuler : — Écoute, petite pétasse, je sais faire des trucs que t’imagines même pas, alors tu vas pas comm…— Ta gueule ! l’interrompis-je en braillant plus fort. Si tu nous dis ce qu’on veut savoir, tu gagneras largement ta soirée. Y a un endroit tranquille où on peut discuter ? Elle me regarda un instant d’un air soupçonneux, mais finit par s’éloigner vers l’entrée du bistro. Elle nous fit traverser la rue et entrer dans un bâtiment miteux qu’on aurait sans ...