1. L'art de se perdre


    Datte: 17/10/2020, Catégories: ff, couple, extracon, fsoumise, fdomine, portrait, initff, Lesbienne

    ... insensibilité à la besogne masculine. Je mouillais par politesse, mais mon plaisir était de profiter du pouvoir que je détenais sur ses érections par la seule évocation de ce qui m’avait fait réellement jouir : une autre femme. J’étais presque ailleurs tandis qu’il s’agitait en multipliant les invocations obscènes. On pourrait penser qu’il se serait vite lassé, mais lorsqu’il comprit mon état d’esprit, il augmenta son plaisir en imaginant qu’il me violait, que je ne faisais que me plier à sa volonté et il prit du plaisir à « baiser de la viande froide ». Souvent, je ne me lavais pas après mes amours féminines, je sentais la femme, il s’en repaissait en ajoutant des injures qui le clouaient dans son rôle mâle. En dehors de nos dérives fantasmatiques, nos rapports restaient bons, mais insensiblement, tout se transformait. Nos amis me trouvaient rayonnante, mes filles pensaient que j’étais un peu folle, mon mari devenait sombre, je croissais dans l’illusion puérile que j’avais de la puissance. Nous avons essayé de regarder des films pornographiques. Le résultat, pour moi, fut l’inverse de ce que mon mari espérait : ces grotesques bimbos, aux ongles inaptes à l’amour féminin, leurs gémissements ridicules et toujours identiques, assenés pendant des minutes entières sur un ton monocorde, ces regards voulus langoureux ne faisant que refléter le vide sidéral de leurs caboches, excitaient ma compassion ou mon hilarité. Je refusai les DVD lesbiens, comme j’ai toujours écarté les ...
    ... bonnes femmes à godemiché. La fois où une amante a voulu utiliser ce jouet, j’ai tellement ri en la voyant balancer grotesquement cet appendice noir collé à son ventre par un harnais digne d’un cheval de course que notre relation s’est arrêtée là. Elle était horriblement vexée, comme un mâle qui ne bande pas. Ce qui tenait notre convention debout, mon mari et moi, c’est qu’il avait compris que je ne tombais pas amoureuse, que je vivais seulement un parcours sexuel où il n’avait qu’une place limitée. Vint la débâcle du couple : la banalité de la bougrerie, l’usure de la débauche, l’exécration de la chose sexuelle. Nous ne nous parlions plus, nous nous fâchions pour des raisons puériles ou, mieux, sans raison, le verbe montait, puis s’affadissait, et se limitait au pain et au sel. Les filles ne pouvaient plus supporter nos silences hostiles, nous nous sommes séparés, à l’amiable, sans toutefois divorcer. J’ai eu des amantes, des passades, j’ai fréquenté des cercles lesbiens, j’ai été la maîtresse d’une vieille dame qui me faisait des cochonneries difficiles à raconter, et, petit à petit, mon état d’esprit envers la sexualité se dégradait. Une régression s’installait, prenant des formes variées : oralité, analité, dont je n’arrivais pas à définir les contours tant je me prenais au jeu de mes errements. Dans ma profession, la réputation de lesbienne s’installait et mes relations amicales changeaient de tournure, certaines me fuirent, d’autres firent semblant de ne rien savoir. Quelque ...
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